Evoquant le principe de la Réconciliation nationale, le ministre, qui parlait au nom «du gouvernement», a rappelé que l'Algérie a décidé de tourner la page sans la déchirer. «La Réconciliation nationale a permis à l'Algérie de renouer avec la stabilité, de retrouver sa place dans le concert des nations, et a ouvert les portes du développement économique.» C'est le constat fait par le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, M.Djamal Ould Abbès, lors de sa déclaration hier, à l'ouverture du Colloque international sur le thème: «Les victimes du terrorisme et la Réconciliation nationale». Le ministre a ajouté que l'Algérie est aujourd'hui courtisée au niveau international pour son expérience dans la lutte antiterroriste, rappelant, dans ce cadre, que le peuple algérien a combattu «tout seul le terrorisme» et les forces vives de la nation «ont résisté farouchement comme elles l'avaient fait pendant la guerre de Libération nationale». Cette lutte s'est faite face à un «silence assourdissant» de la communauté internationale, qui s'est réveillée paradoxalement le 11 septembre pour découvrir la gravité du danger du terrorisme. Evoquant le principe de la Réconciliation nationale, le ministre, qui parlait au nom «du gouvernement», a rappelé que l'Algérie a décidé de tourner la page sans la déchirer. Sur le terrain, rassure-t-il, toutes les victimes du terrorisme ont été indemnisées. Cela a coûté 19 milliards de dinars au Trésor public. Le gouvernement se penche actuellement sur le recensement des enfants nés dans les maquis pour les inscrire dans les fichiers d'état civil. De son côté, la présidente de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme, Mme Fatma-Zohra Flici, a souligné que son organisation avait soutenu la politique de réconciliation nationale «avec conviction». «Il s'agit de la conviction de la majorité des victimes du terrorisme», a-t-elle poursuivi, affirmant, dans ce sens, que l'expérience algériennedans le domaine de la Réconciliation nationale est «devenue visible» grâce, a-t-elle dit, aux avancées réalisées dans le cadre du développement économique. Par ailleurs, le directeur général adjoint de l'Unesco, M.Tidjani-Serpos Nouréini, a souligné que la politique de Réconciliation nationale met la société dans une posture de paix restaurée. «Le thème de la Réconciliation nationale porte une invitation à dépasser le repli sur soi, dans ce sens où la société est mise dans une posture où les cultures de déchéance et de la haine doivent céder la place à une paix restaurée», a-t-il affirmé Il a rappelé, dans ce cadre, qu'en 1989, l'Unesco, en application de la résolution 107 de sa 25e conférence générale, avait initié un programme intitulé «Contribution de l'Unesco à la paix, aux droits de l'homme et à l'élimination de toutes les formes de discrimination», pour instaurer la paix dans les esprits des hommes. Il a relevé que l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (Onvt), en organisant ce colloque international, «prouve le rôle actif de la société civile dans la restauration de la culture de la paix dans la société». De son côté, le président du comité Europe-Afrique de l'Union africaine, M.Johnson Keneth, a indiqué que le continent africain s'organise et se mobilise pour prendre en charge son destin. C'est dans ce contexte qu'il a salué les initiatives et les efforts qui visent à améliorer la lutte contre le fléau du terrorisme et ses effets. Il a, en outre, souligné que la mondialisation ne doit pas être uniquement économique et financière, «mais également humaniste et éthique». M.Keneth a ainsi appelé à un engagement en faveur de l'approfondissement de la culture de la paix dans le monde. «L'Afrique, au même titre que les autres continents, et face au terrorisme, au crime organisé et aux questions liées au développement durable, est appelée à relever ces défis», a-t-il ajouté. L'ancien directeur du Fonds international pour la promotion de la culture (Fipc/Unesco), M.Beseat Kiflé Sellasié, qui s'est exprimé au nom du président de la Fondation pour la culture de la paix, M.Fédérico Mayor Saragoza, a affirmé que «c'est aux victimes du terrorisme que revient en premier le devoir d'élever la voix pour condamner la terreur et la violence aveugle». «C'est à travers eux (les victimes) que pourrait s'initier le processus de la réconciliation, par le biais du dialogue, pour ouvrir le chemin de la paix», a-t-il dit, observant que «cela ne signifie pas l'oubli des douleurs et des souffrances du passé». Les travaux du colloque se poursuivront, durant deux jours, dans des ateliers autour des thèmes de l'éducation à la culture de la paix, l'Islam et la paix, la lutte contre le terrorisme et la coopération internationale et la Réconciliation nationale.