Les capacités de stockage ne sont pas dimensionnées pour faire face à une importante récolte céréalière. C'est aujourd'hui qu'aura lieu la première opération d'exportation d'orge. A partir du port d'Alger, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Bennaïssa, donnera le coup de starter pour cet événement qualifié d'historique qui marquera aussi le retour de l'Algérie sur le marché céréalier international, selon un communiqué du ministère. L'Algérie a réalisé durant la campagne agricole 2008-2009, une récolte céréalière des plus importantes, estimée à 61,5 millions de quintaux. Cette quantité est répartie entre près de 24 millions de quintaux d'orge, 24,3 m/q de blé dur et 11,3 m/q de blé tendre, et ce, selon les chiffres de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic). La bonne pluviométrie enregistré a beaucoup contribué dans ce résultat. L'Algérie est aujourd'hui le premier importateur africain de denrées alimentaires, avec 75% de ses besoins assurés par les importations. L'insuffisance de la production agricole algérienne, couplée à une demande massive et croissante de produits agroalimentaires, fait de l'Algérie un pays structurellement importateur. Lait, sucre et céréales sont les principaux produits importés. Le pays connaît une dépendance inquiétante à l'extérieur. Le sucre est importé à presque 100%, les céréales à 70% et le lait à 57%. Les experts considèrent que la situation a empiré puisque «l'ouverture massive au marché international a favorisé les importations de produits de toutes sortes.» Les exportations hors hydrocarbures sont faibles. Pourtant, il y a l'obligation d'asseoir une politique de redressement de l'économie nationale par la recherche de moyens contribuant à faire face à l'après-pétrole. Plusieurs spécialistes de l'économie mondiale prévoient un peak oil dans une période ne dépassant pas les 30, ou au plus, les 40 ans. Les exportations algériennes hors hydrocarbures, qui demeurent jusque-là presque insignifiantes, du moment que près de 98% de produits exportés, reposent sur les matières premières brutes (pétrole et gaz naturel), sont appelées à augmenter d'une manière progressive. La réalisation de l'objectif de la sécurité alimentaire est inscrite dans le cadre de stratégies mises en place par l'Etat. C'est le cas pour la politique du renouveau agricole et rural, qui vise l'augmentation de la production des produits de grande consommation, l'accroissement des rendements et la diminution de la dépendance extérieure. Ce sera donc pour la première fois, depuis 1967, que l'Algérie exportera un produit céréalier, après en avoir été un gros importateur durant plus de quarante ans. Cette opération intervient après le lancement d'un avis d'appel d'offres international à la vente. Elle a été réalisée avec la participation de plusieurs coopératives des céréales et légumes secs (Ccls). Il est aussi utile de préciser, que l'orge algérienne est d'une qualité avérée, avec un taux d'humidité compris entre 8 et 9%, contre une norme internationale de 15%. L'opération, qui démarre aujourd'hui, concerne 11.000 tonnes.