Umberto Bossi, dont le parti populiste la Ligue du Nord est devenu l'allié indispensable du gouvernement Berlusconi après la rupture du Cavaliere avec Gianfranco Fini, juge possible des élections anticipées dès novembre, rapportent hier les médias italiens. Le chef de la Ligue et ministre des Réformes s'est dit «peu optimiste» quant à une réconciliation entre MM.Fini et Berlusconi, samedi soir en marge d'un meeting de son parti à San Valentino di Castellarano, près de Reggio Emilia (nord). «C'est dur parce que Fini a les pieds dans deux ou trois chaussures et en politique c'est déjà difficile d'avoir les pieds dans deux», a déclaré M.Bossi aux journalistes présents au meeting. Commentant un programme en quatre points (justice, fiscalité, fédéralisme, aides au Sud) sur lequel Berlusconi a l'intention de poser la question de confiance dès septembre, M.Bossi a estimé que «cela pourrait être une tentative in extremis» de médiation, mais s'est dit «peu optimiste». A propos de l'éventualité d'un scrutin anticipé à l'automne ou en mars 2011, M.Bossi a répondu: «je ne sais pas, cela peut aussi se faire en novembre». Si le gouvernement était mis en minorité au parlement et Berlusconi démissionnait, le président Giorgio Napolitano aurait encore la possibilité de lancer des consultations pour confier les rênes du pays à une personnalité consensuelle soutenue par une nouvelle majorité. Le nom du ministre de l'Economie Giulio Tremonti est régulièrement cité par la presse. Après 16 ans d'alliance, M.Fini a claqué le 30 juillet la porte du Peuple de la Liberté (PDL) qu'il avait co-fondé en 2008 avec M.Berlusconi. Le Cavaliere lui avait ordonné de quitter la présidence de la Chambre des députés en raison de «positions incompatibles» avec celles du PDL, ce que Fini avait refusé. M.Fini a emmené avec lui 33 députés et 10 sénateurs, ce qui prive Berlusconi d'une majorité garantie au parlement, l'obligeant à négocier l'approbation des «Finiens» sur chaque projet de loi. Mercredi, le gouvernement a échappé à un premier vote de censure sur une motion de l'opposition réclamant la démission d'un ministre, uniquement parce que les «Finiens» se sont abstenus. A cet égard, M.Bossi a reconnu la fragilité de la majorité Berlusconi: «si à chaque fois que Berlusconi va au parlement, il est contraint de solliciter les suffrages (des Finiens), la route devient étroite».