En bravant tous les interdits, chaque corps compte aller au bout de ses revendications. La protesta sociale est toujours de mise. Nous assistons à un véritable défilé de toutes les corporations. Les enseignants contractuels, malmenés et tabassés par les forces antiémeute, n'abdiquent pas. Pour Meriem Maârouf, la représentante du Conseil national des enseignants contractuels, des décisions ont été prises par les protestataires. Ils quitteront leurs postes de travail durant les deux derniers mois de l'année scolaire en cours, avec le risque encouru de compromettre le déroulement du Bac. Ils veulent aussi entamer une grève de la faim, et en cas de non-satisfaction de leurs revendications, ces enseignants menacent d'un suicide collectif. Aujourd'hui encore, en bravant tous les interdits, le sit-in est maintenu devant le palais présidentiel. Les laborantins ne dérogent pas à la règle et expriment leur colère. Les rangs de l'élite contestataire ne se limitent pas à cette catégorie. Les médecins résidents qui ont répondu favorablement à l'appel du Collectif autonome des médecins résidents, poursuivent, eux aussi, leur grève illimitée. Ils sont plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications. Comme les enseignants, les résidents en ont ras-le-bol des conditions lamentables dans lesquelles ils exercent depuis bien longtemps et réclament plus de considération et de respect de la part des deux tutelles: la Santé et l'Enseignement supérieur. Les journalistes des différentes chaînes relevant de l'Entreprise nationale de radio diffusion sonore (ex-RTA) ont décidé de reconduire les sit-in de protestation. Le prochain devrait être organisé ce jeudi 31 mars matin, au siège de l'entreprise, à Alger. Le premier sit-in, rappelons-le, a été organisé dimanche 27 mars à l'intérieur même des locaux de l'Enrs. Ils ont notamment critiqué les 25% d'augmentation salariale accordés par la direction de la radio qui emploie 4000 personnes sur l'ensemble du territoire. Une grève générale est prévue pour le 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse. Les experts comptables ainsi que les commissaires aux comptes organiseront, aujourd'hui devant l'APN, un sit-in et rejoindront les différents corps qui n'ont pas cessé de multiplier les mouvements de protestation. Aujourd'hui, le Front national algérien organise un rassemblement devant l'APN pour exiger le retrait immédiat du projet de loi portant code communal. Architectes et avocats ne sont pas en reste puisqu'ils ont, eux aussi, émis quelques revendications qu'ils espèrent voir aboutir. Des ouvriers de plusieurs secteurs se sont aussi organisés pour exprimer leurs doléances. Les pétroliers de Hassi R'mel ont entamé, hier, une grève de la faim illimitée. Lundi soir, plus de 2000 travailleurs se sont réunis pour discuter de l'adoption de cette action de protestation qui marque une radicalisation du mouvement initié par les travailleurs de Sonatrach des régions du Sud. Les travailleurs de la direction du commerce de Biskra observent, depuis hier, un arrêt de travail de 3 jours, décrété par le syndicat national du personnel du ministère du Commerce. A ces protestataires se sont joints les concierges qui veulent de la considération. Depuis janvier dernier, rares sont les corporations qui n'ont pas exprimé leurs demandes. Même les présidents de clubs sportifs n'ont pas dérogé à la règle.