Faut-il attendre la perte des vies humaines pour réagir? Tout le monde parle du professionnalisme en Algérie, et tout le monde parle du développement du football algérien, mais personne n'a pu trouver des solutions pour barrer la route au fléau de la violence dans les stades. Il s'agit-là d'une vérité que personne ne pourra nier y compris les plus hautes autorités du pays et bien évidemment, les différentes instances gérant le sport-roi dans notre pays. L'été dernier, la Fédération algérienne de football, sur recommandation du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a lancé le premier championnat professionnel en Algérien qui concerne les Ligues 1 et 2. Mais depuis le temps, aucune trace du professionnalisme n'a été remarquée et ce, à quelques journées seulement de la fin de l'exercice en cours. En effet, en dépit du fameux et incessant problème d'argent qui fait toujours l'événement au sein de tous les clubs, un autre détail important s'offre lors de chaque journée la primauté. C'est tout simplement, la violence dans les stades. Des actes de violence qui laissent à chaque fois des dizaines de blessés et des dégâts matériels considérables. C'était le cas hier à Kouba à l'occasion du derby algérois RCK-NAHD au stade Benhaddad. Mais l'info du jour, est que les incidents ont commencé bien avant le coup de sifflet à 16h00. Tout a commencé la matinée vers 10h lorsque les premiers supporters du NAHD voulaient se rendre au stade Benhaddad pour acheter les billets d'entrée. Des groupes de jeunes supporters allaient rencontrer leurs homologues du RCK devant la Maison de la presse Abdelkader-Safir de Kouba. Un face-à-face qui allait engendrer une dizaine de blessés de part et d'autre et le saccage des lieux environnants. La situation allait s'aggraver l'après-midi malgré la venue du service d'ordre. En effet, l'intervention musclée des policiers allait piquer au vif les centaines de fans nahdistes plus décidés que jamais à se rendre au stade Benhaddad. Par la suite, de violents affrontements ont eu lieu entre les supporters déchaînés et le service d'ordre qui avait la lourde tâche d'éviter à tout prix le pire surtout, au niveau de la Maison de la presse où tout le monde était menacé au sens propre du terme. Ouvrons ici la parenthèse pour signaler l'arrivée tardive du service d'ordre qui, contrairement aux deux dernières années, a complètement négligé la situation. Une négligence qui a permis aux supporters déchaînés de régler leurs comptes au détriment des pauvres riverains et des pauvres employés de la Maison de la presse que ce soit, journalistes, agents, chauffeurs ou autres. En somme, on a assisté à des scènes de violences des plus regrettables qui n'honorent guère la réputation et le standing de ces deux grands clubs du football algérien. D'ailleurs, un fourgon de service du journal Echourouk a été brûlé devant la Maison de la presse sous les yeux des policiers. Toute cette violence et tous ces actes de vandalisme font l'événement à l'ère du professionnalisme en Algérie. Pour rappel, les quatre coins du pays ont connu de tels incidents que se soit à l'Est, à l'Ouest, au Sud ou au Centre. Une évidence puisque le huis clos reste la seule et unique solution prise par la FAF et la LNF pour faire face au fléau de la violence dans les stades. Ce qui est pourtant sûr, c'est que la violence fera de plus en plus l'actualité dans nos différents championnats, notamment en Ligue 1 ou 2 où il y aura beaucoup d'intensité et de suspense pour la course au titre, la relégation ou l'accession.Cependant, une question pertinente s'impose: «Faut-il attendre qu'il y ait perte en vies humaines pour réagir?» A vous de voir messieurs les responsables même si le temps presse et la situation devient de plus en plus dangereuse.