1997-2010. Pendant ce laps de temps l´APN a déjà consommé deux mandats et elle est en train d´épuiser le troisième. Elle s´estime désormais apte à aborder l´essentiel: parler de démocratie. Dans l´objectif, certainement, de dégager des recommandations. L´Auguste instance met à profit la célébration de la Journée mondiale de la démocratie pour se pencher sur la démocratie. Elle, qui a refusé en 1997, d´accepter le principe d´accorder aux citoyens la possibilité d´introduire des pétitions afin de proposer de légiférer sur des questions précises. Motif invoqué: les députés risquaient d´être submergés par les demandes de leurs électeurs. Une fois ayant accédé à la fonction, les représentants du peuple se croient affranchis de rendre des comptes à leurs électeurs. Cet épisode malheureux est-il en train de vivre son épilogue? En tout cas, l´APN sait qu´elle marche sur des oeufs en abordant la question de la démocratie. Première précaution: c´est la commission des Affaires étrangères qui se charge de la tâche. Pourquoi pas la commission des lois? C´est un signe qui prouve qu´il y a chez les élus du peuple un malaise à parler de leurs relations avec les citoyens à tel point qu´ils ne savent pas à quelle commission attribuer cette «corvée». Et si le bureau de l´Assemblée se chargeait du dossier? A moins qu´on estime que le jeu n´en vaut pas la chandelle. Qui, enfin, expliquera les moyens de renforcer les relations entre les deux entités? Serait-ce le président de l´APN, personnage si illustre, du haut de son perchoir? Que nenni! Un vice-président ferait l´affaire. Le malaise est encore plus perceptible au Sénat qui ne souffle mot sur le sujet. Mais ces silences ne sont pas l´apanage des institutions nationales. A l´échelle locale, pour être reçu par un président d´APC, c´est la croix et la bannière pour le commun des électeurs. Les partis sont conscients de la fracture politique, non seulement avec les électeurs, qui peuvent provenir d´horizons divers, mais aussi avec leurs propres militants. Que proposent-ils pour y remédier? Un zeste de phraséologie et un brin de rhétorique. Autant dire que toutes les conditions sont réunies pour une reproduction de l´échec qui s´apparente, de plus en plus, à une méthode de reproduction de la légitimité. Députés et élus locaux se préparent à de nouveaux mandats en 2012. Seul le calendrier change. Les mêmes recettes qui les ont portés au sommet de la pyramide politique sont toujours de mise. Ici et là, on entend parler d´un renfort de jeunes et de femmes. En clair, il est admis que ceux et celles qui forment la majorité de la population sont exclus des instances élues, devenues des havres de gérontocratie masculine. La société n´y voit que du mâle. Jeunisme et féminisme seront-ils suffisants pour tempérer une autocratie? Byzance était une autocratie tempérée par la révolution et l´assassinat, disait un historien. Nos moeurs sont devenues plus civilisées. L´espoir comme la hargne s´expriment par de simples bouts de papier glissés dans un cube. Sans grand bruit. Pourvu qu´il y ait quelqu´un à l´écoute.