“Des villages entiers ont été bombardés car des villageois avaient hébergé des moudjahidine”, tient-il à témoigner. Interrogé sur l'écriture de l'histoire, il a souhaité que des historiens algériens prennent le relais et fassent des recherches pour laisser une documentation aux futures générations. Lors de son passage sur les ondes de la Chaîne II, jeudi dernier, le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) Saïd Abadou, s'est offusqué contre ce qu'il a qualifié de “campagne menée contre les chouhada et les moudjahidine”. Il invite ceux qui avancent en public des chiffres “invérifiables” de faux moudjahidine, de fournir des preuves, s'ils en possèdent. Il rappelle que le secret est la base de toute révolution. Aussi, estime-t-il, “nombre de personnes que les gens considéraient comme harkis, car ils les voyaient dans les rangs de l'armée française, étaient en réalité que des éléments travaillant pour le FLN”. Le président de l'ONM insiste sur le fait que la Révolution a été portée par tous les Algériens. “Des villages entiers ont été bombardés car des villageois avaient hébergé des moudjahidine”, tient-il à témoigner. Interrogé sur l'écriture de l'histoire, il a souhaité que des historiens algériens prennent le relais et fassent des recherches pour laisser une documentation aux futures générations. “Nous avons d'ores et déjà arrêté un programme d'action visant à rendre l'histoire accessible pour tous. Dans ce cadre, nous avons mis au point avec les chaînes de radio dans un premier temps, de courtes émissions sur l'histoire de la Révolution. Il s'agit de flashs sur des sujets relatifs à la Révolution qui seront diffusés justes avant les journaux d'informations radiophoniques. À partir de janvier 2009, des émissions similaires seront diffusées avant les journaux télévisés”, révèle Saïd Abadou. Toujours à propos de l'histoire, il annonce que son organisation continuera à réclamer les archives que détient encore la France. “Par archives je veux parler des documents et des biens, y compris l'argent, pillés par le colonisateur. Je ne considère pas les documents radiophoniques ou filmés que la France vient de nous remettre comme des archives algériennes. Il s'agit en réalité de films et d'émissions radiophoniques que l'administration coloniale utilisait comme propagande. Nous réclamons les documents algériens volés qui peuvent nous servir pour l'écriture de notre histoire”, précise le premier responsable de l'ONM. Il enchaîne ensuite sur les démarches de son organisation qui cherche à obtenir la “repentance” de la France sur les crimes coloniaux. Il revient sur l'enseignement de l'histoire et affirme que cette matière forge le patriotisme des jeunes générations. “Les jeunes préfèrent étudier les matières scientifiques. Même les programmes scolaires sont axés sur l'apprentissage des sciences. C'est une très bonne chose, car cela assure le développement du pays. Mais il ne faut pas occulter l'enseignement de l'histoire”, explique-t-il. Il affirme que les ex-pays colonisateurs sont aujourd'hui à l'affût pour spolier nos richesses. “Si nos enfants ne sont pas nourris d'esprit patriotique, ils quitteraient le pays dès que ce dernier traverse une crise. Les militants du FLN pendant la révolution avaient faim, mais ils n'ont jamais trahi leur nation”, ajoute-t-il. Enfin, il estime que si les archives détenues par la France n'étaient pas restituées, il voit mal comment les responsables politiques de l'Hexagone comptent parvenir à parapher avec la partie algérienne, des accords de partenariat privilégié. Il montre, par ailleurs, sa satisfaction quant à la prise en charge par l'Etat algérien des problèmes des moudjahidine et des ayants droit. D. A.