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Mohand ou Idir Aït-Amrane, un militant acharné de la cause nationale
EVOCATION
Publié dans Liberté le 02 - 11 - 2008

Voilà quatre ans déjà que nous quittait à jamais, à l'aube du 30 octobre 2004, soit la veille du cinquantième anniversaire du déclenchement de la lutte armée, à l'âge de 80 ans, Mohand ou Idir Aït Amrane, l'un des intrépides militants de la cause amazighe aux côtés de bien d'autres tels que Mouloud Maâmeri et Kateb Yacine. Dans ce sillage, le Haut-Commissariat à l'amazighité qu'il présidait depuis son installation, en 1995, jusqu'à son dernier souffle, lui a rendu hommage en organisant, jeudi dernier, à la salle de conférences Mustapha-Mekki de Tiaret, une manifestation plus impressionnante que significative.
Une cérémonie marquée par la présence de personnalités du monde intellectuel, comme le docteur Farid Benramdane, maître de conférences à l'université de Mostaganem et chef de projet CRASC, le docteur Amar Mahmoudi, directeur de la bibliothèque Jacques-Berque de Frenda (Tiaret) et maître de conférences à l'université de Tiaret, les docteurs Mounir Sahadi et Ouardia Sadat Yermèche, respectivement maîtres de conférences aux universités de Sénia (Oran) et Alger, ainsi que M. Ali Mokani, chargé d'études et de synthèse. Les travaux de cette manifestation, illustrée par une série de conférences d'ordre historique, sociologique et biographique, ont été entamés par M. Youcef Merahi, secrétaire général du HCA, qui s'est étalé sur un message très caractéristique tant il portait sur une reconnaissance posthume intitulée “Tavrats i dda mohand ou Idir” (lettre à l'aîné Mohand ou Idir). “Militant de talent et nationaliste d'une rare clairvoyance, il a laissé derrière lui des souvenirs tellement impérissables qu'ils doivent faire objet d'une recherche-découverte pour les générations nouvelles”, précisera l'un des conférenciers qui enchaînera qu'“aujourd'hui, ce n'est pas une apologie funèbre que nous devons écrire sur lui, mais un témoignage modeste et un mémorial combien fugitif sur un homme fier de son algérianité et de son amazighité, voire de son authenticité, habillé de savoir et ouvert au progrès universel”.
Issu du village Thikidount, dans la contrée des Ouacifs en Haute-Kabylie où il naquit le 22 mars 1924, da Idir a vécu sa jeunesse à Tiaret où il côtoya les premiers bancs de l'école à Sougueur avant de rejoindre le lycée de Mascara pour ses études secondaires qu'il poursuivra au lycée de Ben Aknoun durant les années 1940. Ayant trouvé une profonde inspiration dans le livre L'Eternel Jugurtha de Mohamed Salhi. Il entama, durant la même période, sa carrière militante pour la culture et la langue amazighes. Dans ce sillage, et alors qu'il faisait partie du fameux groupe du lycée de Ben Aknoun composé de Hocine Aït Ahmed, Omar Oussedik, Benaï Ouali, Amar Ould Hamouda et Chibane Saïd, il se consacra à l'écriture d'un éventail de textes engagés pour la cause amazighe dont Ekker ammis umazigh (Réveille-toi fils d'Amazigh), écrit en 1945.
En septembre 1962, da Idir sera élu député à la première Assemblée constituante de l'Algérie indépendante avant d'assurer le poste d'inspecteur d'académie à travers plusieurs wilayas du pays et celui de wali à El-Asnam (Chlef) et Mostaganem. Cependant, loin de se détacher du cordon ombilical de son identité, da Idir a été pour beaucoup dans l'introduction de tamazight dans le système éducatif en présidant aux destinées du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA).
R. SALEM


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