Conséquence, dit-on, du réchauffement planétaire, la zone située entre Azur-Plage et Palm-Beach, d'une longueur d'un kilomètre et demi environ, fait l'objet ces dernières semaines d'une érosion de sa côte. Les riverains, résidents et commerçants, s'inquiètent de ce phénomène dont ils craignent le pire d'autant plus qu'une partie de l'esplanade qui les sépare de la mer est déjà sur la plage. À notre arrivée, hier, à l'endroit le plus touché par le glissement de terrain, à savoir Palm-Beach, un poteau électrique tombé la veille avait été dégagé très tôt par les services de Sonelgaz, alors que d'autres risquent de connaître le même sort pour peu que le mauvais temps revienne. Le couple Si Youcef que nous avons rencontré sur les lieux n'est pas tranquille. Leur villa est à un jet de pierre de la plage. Nous longeons ensemble l'esplanade endommagée pour constater, en effet, l'ampleur des dégâts causés par la dernière tempête ayant atteint des pointes de 120 km/h. La mer a visiblement chipé un bon morceau à la plage et même à la piétonnière construite du temps de l'ancien gouvernorat d'Alger. On raconte ici que cette dernière a été bricolée avec du remblai au lieu du béton, mais c'est une autre histoire. Toutefois, la succession des intempéries cette année n'est pas pour laisser les riverains sans mauvaise surprise. C'est dans cette optique que certains d'entre eux nous ont saisis espérant des responsables concernés une prompte prise en charge. Que pensent justement les autorités de ce problème ? Des propos plutôt rassurants. À l'APC de Staouéli, le chargé de l'environnement explique que depuis que l'affaissement du terrain s'est produit suite à la montée de la mer, il y a un mois environ, la question est suivie de près. “Nous avons remis un CD à la structure concernée de la wilaya contenant les observations effectuées sur place et ce, suite aux instructions de la Direction de l'environnement qui nous avait avisés au début de l'hiver d'une éventuelle montée de la mer et qu'il fallait donc prendre les premières mesures qui s'imposeraient. S'agissant de l'affaissement du terrain, il faut savoir que toutes les parties concernées sont à pied d'œuvre. Mme la wali déléguée nous a instruits de saisir la DTP et la Direction de l'environnement sur le problème pour sa prise en charge car il dépasse les moyens de la commune. Toutefois, il est utile de rappeler que le site de Palm-Beach n'est en principe pas urbanisable en raison justement de ce problème. Il y a plus de 35 ans, le site El-Yasmina, entre Moretti et Azur-Plage, a connu le phénomène de la montée de la mer. La plage ouest à Staouéli est concernée également par le phénomène, ce qui revient à dire que c'est toute la côte qui est sous la même menace. Tout en rassurant les citoyens du suivi de ce dossier, les élus sollicitent pour leur part les autorités compétentes pour sa prise en charge dans les meilleurs délais.” Le chargé du suivi de ce dossier au niveau de la daïra, M. Saïdi-Sief, relèvera de son côté que les riverains n'ont pas respecté le domaine maritime qui reprend ses droits tout naturellement. “Nous perdons de nos plages petit à petit, c'est la loi de la nature. Ceci étant, il faut une compétence technique pour la prise en charge adéquate du dossier et c'est ce qui est en train de se faire”, dira-t-il. Nous apprenons en effet que la DTP a pris en charge le problème avec le lancement d'études. Les travaux qui, selon nos sources, ont été confiés à un groupement algérien et une filiale française de droit algérien prendront plus de neuf mois, sachant qu'il s'agit d'un projet touchant la zone Palm Beach-Azur Plage. En attendant cette œuvre rassurante, les riverains souhaitent quand même la réalisation d'un mur de soutènement. ALI FARÈS