Il semble que l'appel du groupe des experts, réunis au Caire mi-février courant, ait été entendu. Lors de cette réunion qui avait duré 48 heures, les experts des pays du dialogue Asie-Proche-Orient avaient demandé que la communauté internationale, et principalement le G20, accorde plus de place aux pays d'Afrique et d'Asie. Il semble que c'est une chose acquise désormais, puisque le Premier ministre anglais, a invité vendredi 20 février, les représentants des continents asiatique et africain car, selon Gordon Brown, “ces invitations ne reflétaient pas seulement la nouvelle réalité de l'économie mondiale, mais devraient aussi rendre toutes les mesures potentielles plus efficaces”. Le sommet du 2 avril à Londres regroupera les pays du G20, soit le G7-G8 (Allemagne, Canada, France, USA, Grande-Bretagne, Japon, Italie+Russie) et les grands pays à économie émergente (Brésil, Inde, Arabie Saoudite, etc.). Y participera aussi la République Tchèque qui assure actuellement la présidence de l'UE, ainsi que José Manuel Barroso président de la Commission européenne. L'association des nations d'Asie du Sud- Est (ASEAN) présidée par la Thaïlande ainsi que le représentant du Nepad, seront représentés à Londres pour ce forum du G20 par M. Jean Ping, actuel président de la Commission de l'Union africaine, ainsi que les responsables du Nepad. Dans le G20, rappelons-le, ne figurait jusqu'ici que l'Afrique du Sud pour représenter le continent noir. Les pays du G7, hier encore adeptes inconditionnels d'un libéralisme débridé, avec le marché pour unique régulateur, semblent avoir redécouvert les vertus du protectionnisme, sous couvert de patriotisme économique, ainsi que l'intervention étatique, en vue de refinancer les banques privées grâce aux deniers du contribuable. L'appel fait aux pays tiers, ceux qui représentent la nouvelle dynamique économique, les grands pays émergents, s'inscrit dans le cadre du sauvetage des économies des pays riches, bien malades et en pleine récession. Le G7 serait-il en train de céder le pas au G20 dans la gouvernance de l'économie mondiale ? Certains analystes, comme l'ancien prix Nobel d'économie Joseph Stieglitz, en semblent d'ores et déjà convaincus, même si d'autres, comme David Khoudour, économiste au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii), doutent fort de l'intention des pays riches d'agrandir le cercle des décideurs économiques en acceptant de nouveaux venus, une fois la crise surmontée. Déjà le sauve-qui-peut actuel des pays de l'UE, donne un avant- goût de ce qui risque de se produire dès que la crise aura été surmontée. En attendant les pays de l'UE se sont réunis dimanche 22 février à Berlin pour fourbir leurs armes et préparer l'échéance du 2 avril à Londres, et parler d'une même voix. Ils ont affiché leur détermination à contrôler l'ensemble des acteurs du marché y compris les fonds d'investissements spéculatifs (hedges funds), accusés d'être la cause de tous les maux durant l'actuelle crise financière planétaire. Mais les décisions concrètes ont été ajournées pour le sommet de Londres. Djamel Zidane et agences