Dans ce discours très controversé prononcé en juillet 2007 dans la capitale sénégalaise, le président français avait estimé que "l'homme africain n'était pas suffisamment entré dans l'Histoire". Beaucoup d'intellectuels et d'hommes politiques africains avaient trouvé ce discours "offensant et insultant". Ségolène Royal, qui est née à Dakar alors que son père servait dans l'armée coloniale française, a pris le contrepied du discours de Nicolas Sarkozy en magnifiant l'histoire africaine. "Quelqu'un est venu vous dire à Dakar après tout cela que l'homme africain n'est pas entré dans l'Histoire. Pardon, pardon pour ces paroles humiliantes qui n'auraient jamais dû être prononcées", a-t-elle dit sous un tonnerre d'applaudissements dans l'enceinte de la maison du Parti socialiste sénégalais. "Je vous le dis en confidence, ces paroles n'engagent ni la France ni les Français", a ajouté l'adversaire malheureuse de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de mai 2007. "Honneur aux historiens de l'Afrique qui ont rappelé au monde que non seulement l'Afrique était le berceau de l'humanité mais qu'elle était avec l'Asie mineure le berceau de la civilisation humaine", a-t-elle encore dit. Ségolène Royal a également demandé "pardon" pour les faits de la colonisation. "Pour tous ces maux que le peuple français doit au peuple sénégalais et à tous les peuples africains qui ont souffert par nous et pour nous — ce sont des mots simples que j'ai envie de dire : pardon pour le passé."