Alors que le président égyptien et le monarque de Jordanie ont exhorté le Premier ministre israélien, l'inflexible Netanyahu, à avancer sur une solution à deux Etats au conflit avec les Palestiniens, le mettant en garde contre une résurgence de la violence, les Palestiniens n'arrivent toujours pas à accorder leurs violons. La formation d'un nouveau gouvernement palestinien a été retardée de quelques jours. Officiellement en raison de la visite du pape en Cisjordanie. En réalité, Hamas et Fatah ne sont pas parvenus à mettre un terme à leurs dissidences. Apparemment, il est question de partage dans les postes de souveraineté. Hamas refuse de se contenter de sièges à chrysanthèmes. Le Fatah lui rétorque que c'est une exigence de la communauté internationale et que même pour gérer la reconstruction de Gaza, les donateurs ne veulent pas entendre parler de partis islamistes. Le président Mahmoud Abbas a rejoint la Syrie, après avoir reçu le pape. Certainement pour essayer de convaincre le numéro un de Hamas en exil à Damas. Pourtant, Abbas avait annoncé la formation imminente du nouveau gouvernement, à la tête duquel le Premier ministre démissionnaire Salam Fayyad doit être reconduit. Fayyad avait démissionné le 7 mars, mais le 1er avril, il est revenu à son poste en attendant l'issue du dialogue de réconciliation interpalestinien au Caire qui se poursuit de rebondissements en rebondissements. Au dernier round d'avril, les deux mouvements rivaux ont ajourné leurs pourparlers jusqu'au 16 mai, en principe. Tandis que les Palestiniens s'entredéchirent, Obama va recevoir Moubarak et Netanyahu après avoir reçu à la Maison-Blanche le président de l'Autorité palestinienne et le roi de Jordanie. Et le pape, en visite dans la région, a fini par regarder du côté des Palestiniens. Il a eu des mots assez durs contre Israël, dénonçant notamment son mur de l'apartheid à Bettelheim où il a officié juste derrière cet ouvrage que même les afrikaner n'avaient pas osé édifier lorsqu'il avait en main l'Afrique du Sud. Aujourd'hui, deux pays rivalisent avec Israël sur cette histoire de mur : les Etats-Unis qui ont construit un mur le long des 3 000 kilomètres qui les séparent du Mexique et le Maroc au Sahara occidental.