Les grévistes se sont prononcés, hier matin, en assemblée générale à l'unanimité pour la poursuite du mouvement jusqu'à satisfaction de leurs revendications salariales. Quatre d'entre les négociateurs représentant les travailleurs observent de leur côté une grève de la faim. Mettant à exécution leur menace, les salariés du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El-Hadjar se sont mis en grève générale, depuis hier matin, après l'échec des négociations salariales et socioprofessionnelles engagées au début du mois avec l'employeur. Ce mouvement, le premier de cette envergure qu'ait connu le site depuis l'avènement du partenariat étranger avec Sider, en 2001, a suscité une adhésion totale de la part des travailleurs du site d'El-Hadjar, ainsi que de ceux de tous les points de vente de produits sidérurgiques d'ArcelorMittal au niveau national. Réunis en assemblée générale, hier à 10h, les grévistes se sont prononcés à l'unanimité pour la poursuite du mouvement jusqu'à satisfaction sans conditions de leurs revendications. Le meeting, qui s'est tenu face au siège de la direction générale d'ArcelorMittal d'El-Hadjar où une tente immense pavoisée à titre symbolique de l'emblème national a été plantée en guise de piquet de grève, a connu une affluence record. Près de 5 000 travailleurs se sont massés en effet autour du podium pour écouter leur porte-parole et s'enquérir des dernières nouvelles sur la position de l'employeur face à ce mouvement de protestation. Applaudi à chacun de ses propos, Smaïn Kouadria a expliqué dans le détail chacune des étapes que ses compagnons de lutte ont franchies dans ce qu'il a qualifié de “guerre contre le parasitisme, pour l'instauration d'un climat de prospérité et de labeur aux côtés du syndicat du renouveau” au sein du complexe et des unités qui en dépendent. Il a notamment rappelé que l'équipe dont il est à la tête a été à l'origine de la dénonciation de plusieurs affaires scandaleuses, notamment de non-respect par les deux parties, Sider tout autant que ArcelorMittal, de l'aspect valorisation des ressources, de l'accord de partenariat dans ces volets investissements, préservation des capitaux et amélioration des conditions de travail. Rappelons à ce propos que les représentants des travailleurs, qui tentent de faire passer depuis février dernier une plate-forme de revendications socioprofessionnelles de douze points, ont buté sur l'intransigeance de la direction générale d'ArcelorMittal. Une attitude qui a fini par exaspérer le syndicat enclin jusqu'alors à maintenir au prix coûtant la paix sociale au sein de l'entreprise en vertu d'un “deal” qui ne disait pas son nom. Mené par Smaïn Kouadria, le porte-parole, le groupe de négociateurs désigné par les salariés, et dûment mandaté par la Centrale syndicale UGTA pour présenter les doléances des collectifs, a décidé du recours à l'arrêt de travail général et illimité lorsque les représentants de l'employeur ont évoqué l'introduction d'un plan social concernant le site et visant la suppression de 1 500 postes de travail. Hier à 13h, quatre des représentants des travailleurs ont entamé, de leur côté, une grève de la faim pour accentuer le mouvement de protestation. Quatre autres en feront de même aujourd'hui, a-t-on prévu, si aucun geste fort n'est concédé par l'employeur. A. Allia et B. Badis