Résumé : Kamel est décidé à garder Chahira auprès de lui pour le reste de la soirée. Cette dernière lui révèle qu'elle doit travailler. Le jeune homme ne veut rien savoir. 44eme partie Chahira s'exclame : - Mais je dois travailler… Sinon le patron va me virer. - C'est la meilleure chose qui pourrait t'arriver, Chahira. - Mais tu n'y penses pas, Kamel… Que vais-je devenir ? Tu veux me voir mendier sur le trottoir. - Cela aurait été préférable à ce sale métier que tu fais. En tous les cas, pour ce soir, tu ne descendras pas. Habille-toi décemment et sortons. - Mais que vais- je leur dire ? - Ne t'en fais pas. Je vais aller tout de suite régler ce problème. Je n'aurais qu'à payer tes heures de travail. - Tu ferais ça, Kamel ? Kamel soupire : - Oui. Et même plus si je le pouvais. - Après tout ce que je t'ai fait ? - Ne parle plus du passé. Enterrons- le et tâchons de trouver une solution à ta situation. Je ne veux pas te voir traîner dans les boîtes de nuit et encore moins livrer ton corps au premier venu. - Heu… oui, mais j'ai signé un contrat avec cette boîte. Je ne pourrais pas me libérer de si tôt. - Tout va s'arranger. Ne t'en fais donc pas. Je vais descendre rencontrer le patron, entre-temps habille-toi. Kamel sortit et Chahira demeura un moment perplexe. Elle se met à pleurer puis essuyant ses yeux d'un geste rageur, elle se lève, met un pantalon et un chemisier et se débarrasse de toute trace de maquillage avant de relever ses cheveux et de les retenir en queue de cheval avec un nœud. N'importe qui l'aurait vue en ce moment n'aurait pas reconnu en elle Myriam, la fille de joie, qui, chaque soir, descendait avec un maquillage outrageux et une robe pailletée pour donner du bon temps à des hommes qu'elle rencontre au gré des soirées et qui payent pour passer un moment avec elle. Kamel avait réglé le problème pour ce soir. Il avait payé largement sa libération pour toute la nuit, et le patron ne s'était pas fait trop prier pour cela, habitué aux caprices des clients. Kamel revint dans la chambre et fut content de constater que Chahira avait opté pour une tenue décente. Il reconnut son air innocent qu'elle camouflait d'habitude sous un maquillage outrageux. - Tu es belle ainsi, Chahira. Et tu as bien fait de relever tes cheveux. - Euh… oui… Leur couleur est trop tapageuse. - Je sais. Tu devrais penser à la changer. - Mais, oui. - Ton métier exige tous ces artifices et ces tape-à- l'œil. Regarde-toi un peu dans le miroir, n'es-tu pas belle ainsi ? Chahira sourit : - Si tu le trouves. - Tu es bien plus “sage” avec cette tenue. Allez, viens, allons dîner quelque part et raconte-moi la suite de ton récit. Je suis curieux de savoir comment tu as fait pur rentrer alors qu'on t'avait confisqué tes papiers. Y. H. (À suivre)