Un climat de fête régnait hier à Oran, à moins de trois heures du coup d'envoi de la rencontre capitale entre les Verts et les Egyptiens. Une ambiance de liesse, un climat d'une ville à la veille de l'émeute tellement on ressentait une intense tension véhiculée par le regard parfois absent de certains inconditionnels vêtus des couleurs nationales. Le centre-ville a été pratiquement pris en otage par des centaines de jeunes fans qui ont littéralement assiégé le quartier Michelet et occupé la chaussée en faisant fuir les derniers automobilistes. Les groupes folkloriques, les cortèges klaxons au vent et drapeaux déployés donnaient cette touche exotique à l'attente de toute une ville qui ne jurait que par la victoire du onze national. À 16h30, la ville résonnait toujours des youyous et des klaxons stridents des voitures qui sillonnaient les rues du centre-ville. À 17h15, rien ne semblait altérer la liesse populaire, encore moins l'approche de l'heure du coup d'envoi du match. À 18h, l'appel du muezzin sonnait le glas à une indescriptible cohue urbaine et les derniers retardataires s'empressaient de regagner les petits écrans. Au début du match, la ville respirait la mort entrecoupée de sursauts convulsifs à chaque occasion des Verts, des Blancs en l'occurrence jusqu'à la quarantième minute quand tout Oran explose après le but d'anthologie du sociétaire de Bochum Antar Yahia. À la mi-temps, le ciel de la ville est constellé par des feux d'artifice et déchiré par les youyous et la sirène des voitures de police, qui patrouillaient, gyrophare au vent. Au coup de sifflet final, la ville laisse libre cours à sa joie. Une joie indescriptible, salvatrice, Oran est comme prise par le démon de la fête, grisée par une victoire difficile à se dessiner. La nuit ne faisait que commencer et promettait de durer encore plusieurs nuits. Les rues du centre-ville, les quartiers périphériques et toutes les communes de la wilaya ont vibré au coup de sifflet final sortant et occupant les voies principales. Oran est sortie exprimer tout son soulagement et tous les avis convergeaient vers une qualification sans ambages, mettant en exergue la volonté et le courage de l'EN.