Démentant les affirmations de diplomates suisse et allemand, M. Zerhouni soutient que les 15 touristes n'ont pas été déplacés vers le Mali. Après des semaines de silence officiel et de spéculations politiques et médiatiques, le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, a livré, hier, quelques informations sur le sort des 15 touristes européens otages du GSPC. Contrairement aux dernières supputations les annonçant en partance vers le Mali, les quinze otages, détenus depuis près de cinq mois dans le Sahara, y sont toujours. Le ministre de l'Intérieur a affirmé ne pas disposer d'informations sur cet éventuel transfèrement qui, au demeurant, a soulevé de nombreuses questions sur la possibilité de sa réalisation dans une région où la température atteint facilement les 50 degrés. Ces otages, dix Allemands, quatre Suisses et un Néerlandais, enlevés entre la mi-février et la mi-mars, étaient retenus dans le massif montagneux de Tamelrik, à 150 km au nord d'Illizi (1 500 km au sud-est d'Alger), par des islamistes armés du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Seraient-ils vivants ? C'est ce que laisse entendre M. Zerhouni. “On attend et on croise les doigts. Nous voulons les récupérer vivants”, a-t-il espéré. Le ministre a fait ces déclarations à Mascara où il faisait partie de la délégation ayant accompagné le président de la République dans son déplacement. M. Zerhouni n'a pas fourni plus de précisions sur le sort des otages. Il n'a notamment pas précisé s'ils étaient tous détenus en un seul endroit ou si les ravisseurs les auraient séparés en plusieurs groupes. Le ministre n'a pas non plus fourni de précisions sur les intentions des forces de sécurité pour parvenir au dénouement de cette crise qui perdure depuis des mois. Jeudi dernier, un diplomate suisse à Berne, Blaise Godet, avait annoncé que les touristes se trouvaient très vraisemblablement au Mali, bien qu'il n'y ait pas de preuves irréfutables. De son côté, un diplomate allemand à Bamako avait affirmé, mercredi, que les otages étaient “presque certainement” au Mali alors que, la veille, le secrétaire d'Etat au ministère allemand des Affaires étrangères, Juergen Chrobog, avait rencontré à Bamako le président malien Amadou Toumani Touré. Un expert suisse de la police judiciaire est parti samedi pour le Mali pour tenter de localiser les otages, selon Berne. Le département fédéral helvétique des Affaires étrangères a expliqué que le policier mettrait sur pied une “centrale d'opérations” en collaboration avec des collègues allemands et néerlandais. R. B.