Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a appelé, jeudi, à Copenhague, au respect des principes de la Convention Cadre des Nations unies sur les changements climatiques, notamment ceux relatifs à la responsabilité commune mais différenciée. "Parmi les principes consacrés par la Convention, celui de la responsabilité commune mais différenciée me paraît essentiel : les pays industrialisés se doivent d'honorer les engagements auxquels ils ont souscrit au titre de la Convention et du Protocole en termes de transferts de technologie, de financements et de renforcement des capacités pour venir en aide aux pays les plus vulnérables - et tous les pays en développement le sont - et leur permettre de supporter le fardeau de l'adaptation aux changements climatiques" a souligné Bouteflika dans son intervention au sommet sur les changements climatiques. "C'est une obligation légale, un devoir de solidarité et une exigence dictée par l'interdépendance, les changements climatiques ne connaissant pas les frontières", a-t-il relevé, rappelant que la Convention-Cadre onusienne sur les changements climatiques "a posé de manière rigoureuse et lucide les principes cardinaux devant diriger l'action internationale en la matière et définir sans équivoque les responsabilités des uns et des autres". Dans cette perspective, la vision à long terme ne doit pas, selon le Président, envisager un partage injuste de l'espace atmosphérique. Les objectifs mondiaux de réduction d'émissions pour 2050, et ceux envisagés pour les pays développés, ne doivent pas laisser aux pays en développement une portion congrue de cet espace, insuffisante pour permettre le développement économique et social auquel ils aspirent. "Les pays en développement, à commencer par l'Afrique, doivent prendre leur part du fardeau de la lutte contre le réchauffement climatique en introduisant progressivement les énergies nouvelles et renouvelables dans leurs programmes de développement et en adoptant des mesures volontaires d'atténuation et d'adaptation, conditionnées par des transferts adéquats aux plans financier et technologique", dira le Président. Le chef de l'Etat a indiqué, en outre, que le défi lancé à l'humanité dans son ensemble par les changements climatiques "devrait exhorter chacun de nos pays à placer la sauvegarde de notre planète au-dessus des égoïsmes nationaux et des intérêts étroits". En Afrique, comme dans certaines autres régions du monde en développement, le dérèglement climatique fait déjà partie du quotidien de millions d'êtres humains victimes des inondations, des sécheresses répétées et de l'avancée inexorable du désert, avec leurs retombées de plus en plus graves sur l'agriculture, la santé et la sécurité alimentaire. Pour Bouteflika, ces phénomènes climatiques extrêmes, ajoutés aux retombées de la crise financière, économique et alimentaire, sont en train de freiner les efforts déployés par les pays africains pour éradiquer la pauvreté et atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement, malgré les progrès remarquables qu'ils ont enregistrés au cours des dernières années dans le cadre du Nepad. "L'aggravation, unanimement reconnue de ce phénomène, a amené nos pays à accorder un rang de priorité élevé à cette question. C'est ainsi que l'Algérie a eu l'honneur d'accueillir, en novembre 2008, une Conférence des ministres africains de l'Environnement qui a permis l'élaboration d'une position africaine commune sur les changements climatiques", affirmera-t-il. Adnane Cherih