Cent jours après la fin des opérations militaires majeures en Irak, les forces américaines restent la cible d'attaques quasi quotidiennes de la guérilla, alors que le président George W. Bush a affirmé son optimisme sur les progrès effectués depuis le 1er mai. Vendredi soir, une base de l'armée américaine près de Falloujah, au nord-ouest de Bagdad, a été visée par des tirs et quatre explosions ont été entendues dans la ville, selon des témoins. Plus tôt dans la journée, neuf soldats américains ont été blessés dans plusieurs attaques. Au total, au moins 56 militaires américains ont été tués au combat en Irak depuis le 1er mai dernier, date à laquelle M. Bush a annoncé la fin des principales opérations militaires dans le pays après la prise de Bagdad et la chute du régime de Saddam Hussein. Le nombre de ceux morts hors combat s'élève à 59. Hier matin, un inconnu a jeté une grenade contre un véhicule militaire britannique qui a pris feu à Bassorah (sud) sans faire de victimes, selon des témoins. Les troupes américaines ont aussi renforcé la traque des partisans de Saddam Hussein qui reste, lui, introuvable. Un chef présumé des Fedayine de Saddam, milice paramilitaire, le lieutenant Qaïs Al-Mahdi Al-Obeidi, a été capturé samedi à son domicile à Baaqouba, au nord-est de Bagdad, selon un voisin Ziad Hadi. Le chef cuisinier de l'ex-dictateur, Qaïs Rajab, s'est rendu pour sa part aux forces américaines à Tikrit, au nord de Bagdad, selon son beau-frère. Par ailleurs, le ministère irakien de l'Intérieur a demandé l'assistance de la police fédérale américaine (FBI) dans l'enquête sur l'attentat à la voiture piégée devant l'ambassade de Jordanie à Bagdad qui a fait, jeudi dernier, 13 morts et une cinquantaine de blessés, selon un porte-parole de la coalition. “Nous avons fait beaucoup de progrès en cent jours", a déclaré M. Bush depuis son ranch de Crawford au Texas (sud), où il passe ses vacances. Il a souligné l'amélioration des infrastructures et "l'évolution du système politique vers la démocratie, ce qui est un grand changement dans cette partie du monde". M. Bush a toutefois ajouté qu'il "y avait plus à faire". Il a aussi balayé les critiques d'avoir, selon un rapport de la Maison-Blanche sur les progrès effectués en Irak depuis le 1er mai publié vendredi, un responsable d'Al-Qaïda, aujourd'hui arrêté, et a admis que le réseau terroriste avait reçu une aide de Saddam Hussein en matière d'armes chimiques et biologiques. La Grande-Bretagne s'est de nouveau déclarée favorable à une nouvelle résolution de l'Onu sur la reconstruction de l'Irak. Son ministre du Développement international, Valérie Amos, dans des déclarations publiées samedi passé, a indiqué que les Etats-Unis, inquiets par le coût financier et humain de leur politique en Irak, envisageaient eux-aussi une nouvelle résolution. Enfin, M. Bush a confié la direction et la privatisation du secteur public en Irak à Thomas Foley, un homme d'affaires ayant recueilli d'importants fonds pour sa campagne électorale.