La grève, qui affecte le secteur de la santé depuis des mois, n'est pas près d'arriver à son terme. Pourtant, les deux parties en conflit, médecins et ministère, sont d'accord pour dialoguer. Mais chacune des parties donne à ce dialogue un sens qui ne convient pas forcément à l'autre. Jeudi dernier encore, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) ont souligné leur attachement au dialogue avec la tutelle pour le règlement de toutes leurs revendications, déplorant “l'absence d'avancée”. Ce dialogue avec le ministère de la Santé devant permettre d'aboutir à une plate-forme de convergence sur les revendications soumises dont la révision du statut particulier, le régime indemnitaire et le logement de fonction, ont déclaré à l'APS les présidents du SNPSP et du SNPSSP, respectivement MM. Lyès Merabet et Mohamed Yousfi. Ces déclarations interviennent après les réunions de “réconciliation” ayant réuni mercredi la tutelle et le SNPSSP et celle l'ayant réuni jeudi avec le SNPSP. En dépit des négociations de longue haleine engagées avec la tutelle, “aucune avancée concrète n'a été malheureusement enregistrée quant à la prise en charge des revendications, notamment le statut particulier”, ont-ils déploré. Les présidents des deux syndicats ont décidé de poursuivre le mouvement de grève observé depuis trois mois. Pouacr sa part, le ministre de la Santé avait affirmé dimanche que la justice avait tranché et déclaré illégale la grève des deux syndicats, relevant que “parmi les revendications de l'intersyndicale, il y en a certaines légitimes, même très légitimes, sur lesquelles son département était prêt à négocier, et d'autres carrément illogiques, en contradiction avec la loi et le règlement de la Fonction publique”. Il avait affirmé que la seule issue à cette crise résidait dans le “dialogue”, notant, cependant, que ce dialogue exigeait un “minimum de réserve” et “l'aptitude à faire des concessions”. Jeudi, Saïd Barkat a réitéré son appel à la reprise du travail, les invitant à nouveau au dialogue pour sortir de l'impasse. “Nous n'avons jamais refusé de dialoguer avec le SNPSP et le SNPSSP, et nous sommes toujours disposés à discuter autour d'une table dans le cadre d'un dialogue constructif pour que toutes les parties soient satisfaites”, a déclaré M. Barkat à la presse lors de la signature d'une nouvelle convention collective des travailleurs de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Les praticiens de la santé publique arrivent à leur troisième mois de grève pour nombre de revendications, dont plusieurs ont été satisfaites”, a-t-il noté. “Ce n'est pas en prenant les malades en otages qu'on règle ses problèmes”, a souligné le ministre, prévenant que si les grévistes “campent sur leurs positions et refusent de dialoguer, la décision de la justice, qui a déclaré cette grève illégale, sera appliquée”.