Résumé : Un soir, en plein milieu de la nuit alors qu'elle est sans nouvelles de son fils depuis des jours et des jours, elle reçoit de la visite. Un homme dont l'agitation est extrême, lorsqu'une voiture s'arrête dehors… 23eme partie -La police ! s'écrie l'homme en retenant son souffle. Mon dieu ! ils m'ont retrouvé ! ils vont m'emmener. - Non, le rassure Kahina en le poussant à l'intérieur de la salle de bains. Je dirais que vous êtes Sami, mon fils. À travers les volets, elle peut suivre le faisceau des lampes électriques qui balaie les alentours avant de revenir jusqu'à sa maison. Alors que les premiers coups retentissent, Kahina prend le temps de se composer un visage serein et surpris. Pourtant, son cœur battait très fort. Elle n'avait pas peur. Seulement, elle ignore comment les choses allaient se passer et si elle saura s'en sortir sans éveiller les soupçons des policiers. S'ils se présentaient à elle, à une heure aussi tardive, c'est qu'il y avait une raison. Cet inconnu dont elle avait voulu assurer la sécurité, pouvait être un criminel, un voleur. Elle reconnaissait maintenant qu'elle avait pris un risque énorme en le faisant entrer à la maison mais pendant un temps très court qui lui avait ouvert les yeux et le cœur, elle avait pensé à Sami dont elle n'avait pas de nouvelles depuis deux longues semaines. Comment son fils pourrait trouver un toit ou se reposer et se rassasier si elle n'aidait pas ceux qui comme lui, couraient les rues, une fois la nuit tombée. Depuis près d'une semaine, il n'y avait plus eu d'affrontements au village. Les protestataires s'étaient tous rendus à Tizi-Ouzou. D'après une voisine, ils s'étaient rendus à Akbou pour présenter leurs condoléances aux familles des victimes de la répression, et martyrs de la démocratie. Il se pouvait que Sami soit là bas ou même ailleurs. Pas une seule fois, il n'avait appelé et aucun de ces copains n'était venu la rassurer. Tout comme cet inconnu quelle avait recueillie chez elle, son fils était entre les mains de la providence. S'il avait, lui et ses copains, la chance de tomber sur des gens bien, consciencieux de l'insécurité qui régnait dehors, ils n'auront pas à craindre de passer la nuit dans la rue. - Ouvrez ! c'est la police ! - Oui ? Kahina ouvre et se rend compte que ce n'est pas une voiture de police mais un fourgon. Ils sont deux à être descendus et à se présenter à elle. - Nous somme à la poursuite d'un homme. De taille moyenne. Il portait une chemise à carreaux et un pantalon en jeans. Il avait aussi un sac de sport. Vous ne l'avez pas vu ? - Non. Je me trouve à la maison et il est fort tard, répond Kahina. - Quand nous avons vu de la lumière chez vous, nous avons pensé qu'il s'était peut-être introduit chez vous. Est-ce que votre mari est là ? lui demande l'un des policiers. - Non, pourquoi ? - Pour votre sécurité, je voudrais jeter un coup d'œil, insiste-il. Il s'est peut être introduit par une fenêtre ? vous n'avez rien remarqué d'anormal ? - Non. Ne soyez pas surpris de voir de la lumière chez moi, très tard. Je ne supporte pas l'obscurité, ment elle, alors qu'ils entraient et faisaient le tour des pièces, s'assurant qu'aucune fenêtre n'était cassée. Ils s'attardent un peu dans la chambre de Sami et s'arrêtent devant son portrait. - Beau garçon, remarque l'un d'eux. Il n'est pas là ? Etudiant ? - Oui. Leur inspection terminée, ils se dirigent vers l'entrée quand ils entendent un bruit dans la salle de bains. Avec regret, et déception, elle les voit s'y diriger. Le regard qu'ils échangent est interrogateur. Kahina retient son souffle. Comment savoir s'ils se doutent de quelque chose ou non ? à suivre A. K.