L'insécurité commence à faire parler d'elle à Sétif car, en dépit du personnel de police déployé, la multiplicité des vols et d'agressions inquiète sérieusement les citoyens, notamment les habitants de la ville. Au moment où les policiers sont omniprésents dans les grandes artères pour “régler” la circulation, notamment pendant les heures de pointe, dans certaines cités, les habitants n'ont jamais vu une patrouille circuler, même le jour. Ces derniers mois, l'on remarque un nouveau déploiement des agents de l'ordre, mais il reste insuffisant pour une grande ville comme Sétif qui compte plus de 300 000 âmes. Depuis le début du mois sacré, les services de sécurité ont enregistré plusieurs affaires relatives à l'insécurité. Des agressions, des vols à main armée et des vols de véhicules en plein jour. Dernièrement, un médecin installé en privé à Taya, une paisible commune de la daïra de Hammam Sokhna au sud-est de la wilaya de Sétif, a été agressé dans son cabinet en plein jour. Les agresseurs, qui ont passé à tabac le toubib du village, l'ont délesté de tous ses biens dont une importante somme d'argent. Ils ont même pris les clefs de la voiture pour prendre la fuite à bord du véhicule, une 308. Grièvement blessé, le médecin se trouve actuellement au niveau du service ORL du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif. Les habitants du village, qui connaissent très bien la victime, sont consternés et les agresseurs sont toujours en fuite. Par ailleurs, nous avons appris que plusieurs véhicules de marque Chevrolet, Renault Symbol et Hyundai ont été volés depuis le début du mois en cours. Le dernier vol de voitures remonte à vendredi dernier, lorsqu'un habitant de la nouvelle cité Gaoua, ayant laissé son véhicule garé près du bâtiment où il habite, ne l'a pas retrouvé après son retour de la prière ; il s'agit d'une Renault Symbol noire. Selon la victime, la voiture a été volée vers les coups de 13 heures, au moment de la prière du vendredi. Il faut aussi noter que des jeunes adolescents se sont proclamés gardiens de parkings dans les quatre coins de la ville de Sétif. À l'instar des Ramadhans précédents, des jeunes armés de gourdins, de barres de fer et, peut-être, de sabres et de couteaux rackettent à longueur de journée les automobilistes. Ceci est vécu au quotidien devant plusieurs édifices publics dont la caisse des assurés sociaux Cnas, Casnos, Cnep, Actel, marchés couverts, et même devant le tribunal. Certains jeunes ont même confectionné des tickets au niveau de l'imprimerie du coin pour persuader certains automobilistes qui refusent de payer. Tout cela se passe généralement sous les yeux des agents de police qui ne se mêlent que de la circulation. Avant, les racketteurs quittaient les lieux dès qu'ils voyaient le fourgon de la police arriver. Maintenant, ils cohabitent, car l'automobiliste qui ne doit pas rechigner paye le prix.