Qui ne connaît pas le défunt Ali Mellak, le courageux maire de l'APC de Blida, qui avait passé ses cinq dernières années dans la lutte contre la corruption locale pour obtenir justice et réparation et, surtout, que son cas ne soit plus répété à Blida et dans les autres communes du pays ? Ce fut lui la goutte par laquelle la fameuse affaire dite, désormais, de l'ex-wali, avait éclaté au grand jour au milieu de la décade passée. Constatant le montant de factures gonflées à l'intention de fournisseurs recommandés par les services de la wilaya pour l'achat d'effets vestimentaires destinés à des enfants handicapés de familles démunies, il refusa de signer et attira aussitôt l'attention de sa hiérarchie de cette grosse anomalie. Les prix réclamés dans les factures représentaient sept à huit fois plus les prix sur le marché de produits similaires. Il pensa bien faire. Et voilà qu'il reçut un télex de la direction de l'administration pour lui demander de s'acquitter dans les meilleurs délais du montant entier des factures. Courageux et convaincu de la “tricherie” dont ont été victimes et la mairie et les enfants handicapés, il campa sur sa position en tenant tête à sa hiérarchie et porta l'affaire en justice. Dans son sillage, six autres présidents impliqués dans des factures similaires étaient traînés devant la justice dont les ex- P/APC de Ouled Yaïch, de Béni Merad et Hammam Melouane. Contrairement à lui, ces derniers avaient signé les factures sur injonction dictée d'en-haut. Conséquence, ils furent tous suspendus de leur poste, vu qu'ils étaient traînés dans des enquêtes interminables. Ils furent acquittés finalement mais beaucoup plus tard, et indemnisés en perdant définitivement leur poste, et ne furent jamais réintégrés, vu que leurs mandats étaient à expiration. Inlassable et déterminé, Mellak continua sa lutte en se plaçant à la tête de la liste du FLN aux dernières élections municipales, en mettant à profit sa probité et sa bonne réputation et remporta haut la main ces élections en permettant à son parti, en perte de vitesse, de récupérer sa place de leader. Toutefois, il ne sera jamais maire, vu les oppositions soulevées par la suite parmi les élus du FLN. L'on dit aussi que des injonctions venues des rouages de l'administration étaient derrière cette opposition, ce qui augmenta encore plus son mécontentement. Sous tension à cause de toutes ces affaires, il mourut récemment d'une crise cardiaque subite à un âge où il pouvait encore donner à sa ville qu'il aimait tant. Une grande foule était venue lui rendre hommage pour son courage et sa lutte exemplaires contre la corruption et pour la justice et le développement.