Le comité de stabilité financière, mis en place par la Banque d'Algérie depuis deux ans, effectuera, à court terme, une revue des onze indicateurs de solidité financière. Une nouvelle réglementation portant sur la gestion des risques de liquidité bancaire est en cours de préparation et sera soumise au Conseil de la monnaie et du crédit avant la fin de l'année. C'est ce qu'a indiqué, hier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, à l'ouverture d'une réunion avec les présidents-directeurs généraux des banques, au cours de laquelle il a présenté les principales évolutions monétaires et financières pour le 1er semestre 2010. M. Laksaci a précisé que cette réglementation sera en phase avec les nouvelles normes fixées par le comité de Bâle. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a annoncé que le comité de stabilité financière, mis en place par la Banque d'Algérie depuis deux ans, effectuera, à court terme, une revue des onze indicateurs de solidité financière. Quatre nouveaux indicateurs viendront s'ajouter aux onze existants, indique M. Laksaci. “Ce comité se penchera davantage sur une approche macrofinancière”, précise le gouverneur. Dans le cadre de l'Algérie, le comité devra tenir compte, au moins, de l'excès de liquidité structurelle et de la nécessité d'améliorer et d'augmenter l'allocation des crédits à l'économie. “Nous avons un système bancaire en excès de liquidité”. M. Laksaci indique que la nouvelle ordonnance relative à la monnaie et au crédit consolide le cadre légal qui régit le secteur bancaire en Algérie, et renforce et élargit les prérogatives de la Banque d'Algérie. Dans la nouvelle réglementation, le Conseil de la monnaie et du crédit, par exemple, s'est approprié la mission de respect de règle de bonne conduite et de déontologie de la place, confiée, dans l'ancienne loi, à l'Association des banques et établissements financiers. M. Laksaci évoque la finalisation et la mise en place d'un système de notation des banques au 1er semestre 2011. Concernant les principales évolutions monétaires et financières pour le 1er semestre 2010, le gouverneur indique qu'après l'impact des chocs externes sur l'économie nationale et la contraction des ressources corrélatives en 2009, les indicateurs macrofinanciers du 1er semestre 2010 augurent des performances financières meilleures, dans un contexte de reprise fragile de l'économie mondiale. Globalement, les indicateurs du 1er semestre 2010 montrent une consolidation du cadre macroéconomique. Adossée à la hausse du prix du pétrole, avec un prix moyen estimé à 77,50 dollars le baril, contre 52,2 dollars le baril au 1er semestre 2009, l'évolution de la situation de la balance des paiements extérieurs débouche sur un excédent appréciable du compte courant extérieur évalué à 7,1 milliards de dollars. Au 1er semestre 2009, l'Algérie a enregistré un important déficit, de 2,47 milliards de dollars, du compte courant extérieur. “C'était le premier déficit sur la décennie 2000”, a indiqué le gouverneur de la Banque d'Algérie. Ce qui témoigne de l'ampleur des chocs extérieurs, l'année passée. Bien sûr, cette performance du compte courant extérieur résulte, principalement, de la forte augmentation des explorations en valeurs des hydrocarbures, de 38,3% par rapport à la même période de l'année précédente. La balance commerciale enregistre un surplus de 9,25 milliards de dollars au 1er semestre 2010, dépassant l'excédent de toute l'année 2009. “On peut parler, dans ce cas-là, de retournement de la conjoncture par rapport au choc externe de l'année 2009”, a estimé le gouverneur de la Banque d'Algérie. Le 1er semestre 2010 se caractérise, aussi, par un amenuisement du déficit des services, pendant que le poste revenu des facteurs a enregistré un excédent. “C'est une rupture par rapport aux années passées”, souligne M. Laksaci. Les réserves de change officielles ont atteint 146,23 milliards de dollars à fin juin 2010, sans compter les avoirs en DTS (le droit de tirage spécial créé par le FMI pour soutenir le système de parités fixes de Bretton Wood), estimés à 1,59 milliards de dollars. La dette extérieure à moyen et long terme s'établit à 3,7 milliards de dollars. “Cela confirme la solidité de la situation financière extérieure de l'Algérie”, explique le gouverneur de la Banque d'Algérie. M. Laksaci affirme que le différentiel d'inflation entre l'Algérie et ses partenaires a baissé au 1er semestre 2010 par rapport à décembre 2009, se situant à 4,5%. Par ailleurs, l'euro a reculé face au dollar de près de 15%. Alors que le taux de change effectif réel du dinar s'est légèrement apprécié de 0,36%. Evoquant les finances publiques, le gouverneur de la Banque d'Algérie parle d'une progression de 14,6%, en moyenne, des recettes budgétaires. Alors que les dépenses budgétaires enregistrent une hausse de 4,5%, tirées principalement par les dépenses courantes. Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, les tensions inflationnistes s'amenuisent “dans certaines mesures, malgré l'acuité de l'inflation endogène”. Pour autant, la situation macroéconomique du pays, bien qu'en nette amélioration, reste vulnérable puisque dépendante des prix du pétrole.