Les conséquences du piratage et de la contrefaçon ont fait l'objet d'un débat jeudi à Oran, à l'occasion de la projection d'un documentaire intitulé “Le piratage ou la mort programmée de la culture en Algérie”, du réalisateur Abdelhafidh Boualem. Ce phénomène a eu des conséquences directes sur la disparition de centaines de maisons d'édition et, dans leur sillage, de dizaines de milliers d'emplois, a souligné ce cinéaste, invité à présenter son travail au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d'Oran. Artistes, éditeurs, créateurs et le directeur régional de l'Office des droits d'auteur (ONDA), étaient unanimes à souligner la gravité de la situation et les effets néfastes de cette situation sur la vie difficile de l'artiste. L'image la plus poignante et la plus représentative est celle du chanteur Bouteldja Belkacem, celui qui a révolutionné le raï avec Bellemou. Atteint d'une grave maladie, ce dernier ne dispose d'aucune ressource financière alors que ses œuvres sont pillées en toute impunité depuis des années. Les extraits du film présenté au public ont permis de mesurer l'ampleur du problème. Chaque vendredi, Tahtaha, place mythique de M'dina djedida d'Oran, se transforme en un gigantesque “lieu de piraterie”, où plus de 40 000 supports copiés (DVD et CD) sont proposés à la vente, relève ce travail documentaire.