Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a saisi l'opportunité de la présentation hier du code de l'éthique pour exposer les grandes lignes de la nouvelle stratégie énergétique à moyen et long terme du pays. “Nous allons présenter dans quelques semaines au gouvernement un nouveau programme de développement des énergies renouvelables. Ce plan est extrêmement ambitieux. Il prévoit de développer une capacité de production d'électricité à partir des énergies renouvelables équivalente à celle disponible actuellement en Algérie (10 000 MW). Cette feuille de route exposée au gouvernement en 2011 inclut le développement de l'énergie solaire, de l'éolien et du géothermique. Ce programme s'étale sur 20 ans. Il est scindé en trois étapes. Au cours de la première étape s'étalant sur trois ans, les technologies du solaire, de l'éolien et du géothermique seront testées afin de retenir celles qui sont les plus adaptées aux conditions climatiques du pays avec le concours des universités et des centres de recherche nationaux. Dans une seconde étape, le plan prévoit la fabrication des équipements destinés aux installations de production de l'électricité à partir des énergies renouvelables”, a indiqué le premier responsable du secteur. Une mission confiée d'ores et déjà à Sonelgaz. “C'est un énorme programme. C'est un énorme défi. Le gouvernement sera là pour accompagner et aider les opérateurs dans sa mise en œuvre”, a-t-il ajouté. Par ailleurs, l'Algérie envisage l'exportation de cette électricité produite à partir des énergies renouvelables pour peu que l'Europe consente à lui ouvrir son marché. Elle compte, du reste, se lancer dans la fabrication de turbines à gaz. “L'appel d'offres pour la fabrication en Algérie de turbines à gaz sera lancé le 14 décembre prochain”, a indiqué, en ce sens, M. Bouterfa, le P-DG de Sonelgaz. Les transports en commun dans les villes rouleront au GNC Dans le secteur électrique, on va augmenter sensiblement les capacités de production d'électricité. La demande domestique en électricité va s'accroître de façon sensible. Car on va accélérer le processus d'industrialisation du pays. Le développement de l'industrie a connu du retard en Algérie. On va réaliser de nouvelles raffineries. On va développer la pétrochimie, a-t-il ajouté. Au chapitre des ressources fossiles, le ministre a souligné que l'Algérie compte intensifier l'exploration afin de découvrir de nouveaux gisements de gaz et de pétrole avec ses moyens propres. Nous allons donner plus de moyens à l'exploration, notamment en termes de formation du personnel. Notre objectif est de sécuriser le pays en ressources hydrocarbures sur 50 ans, en un mot de satisfaire les besoins de la population à très long terme en produits pétroliers et gaziers. Le programme prévoit également un plan ambitieux d'économie d'énergie. Il y a du gaspillage d'énergie en Algérie, a-t-il reconnu. Les transports en commun dans les villes rouleront au gaz naturel carburant. La feuille de route inscrit la construction de logements économes en énergie. Une démarche donc beaucoup plus ambitieuse que son prédécesseur. Espérons que cette dynamique soit rapidement enclenchée. Car l'industrie du pétrole et du gaz ainsi que des énergies renouvelables dans le monde évolue à un rythme accéléré.