Couple sur scène et dans la vie, les deux chanteurs enchaînent les succès. Leur cécité ne les a pas empêchés de s'aimer et de se faire connaître. Leur vie est un véritable conte de fées. Ils ont été sélectionnés pour interpréter l'hymne officiel de la Coupe du monde 2006 en Allemagne. Un dimanche à Bamako (2004) est le titre qui les a propulsés sur la scène musicale internationale, devenant les ambassadeurs de leur pays, le Mali, et du continent africain. Liberté : C'est la seconde fois que vous venez chanter en Algérie (la première fois en 2008 à Timgad, Batna). Quel est votre sentiment ? Amadou et Mariam : Ça fait beaucoup plaisir, c'est la première fois que nous venons à Tamanrasset et on en est très heureux. Nous invitons vivement les gens à venir à ce festival. L'accueil a été vraiment chaleureux. On est très contents d'être là avec vous aujourd'hui. De plus, être ici dans cette ville, c'est comme si on était au Mali, car il n'est pas très loin, et on peut dire qu'il y a beaucoup de Maliens ici. Ça nous fait vraiment plaisir d'être là et de vibrer avec le public surtout. Un dimanche à Bamako a été un grand succès musical. En l'enregistrant, vous êtes-vous attendus à un tel succès ? Non, pas du tout. Quand on a chanté Un dimanche à Bamako, on ne pensait pas que ça allait faire un carton. Mais, le sort en a décidé ainsi. Tout le monde la chante partout. Tout le monde connaît Un dimanche à Bamako. C'est une réalité que nous avons essayé de mettre en musique, car c'est réellement le dimanche que les gens se marient chez nous. Tout le monde s'habille bien, on va à la mairie où il y a beaucoup de monde, après on retourne à la maison et on mange ensemble. Il y a la fête, et c'est ce qu'on a chanté dans la chanson. Dans cet album, on décèle la touche de Manu Chao. Comment a eu lieu cette rencontre ? Manu Chao a entendu notre musique et il l'a bien aimée. Nous aussi, nous connaissions son ancien groupe, sa musique et son travail en tant qu'arrangeur. La rencontre s'est très, très bien passée, aucun heurt ou sensibilité. Lorsque nous nous sommes retrouvés, nous avons réalisé un album où il y avait sa musique et la nôtre. C'est ce mélange qui a donné ce fruit-là, mais également le succès qui a dépassé les frontières du Mali. Votre dernier album, The Magic Couple, serait-ce votre vie que vous chantez ? Oui, c'est un peu notre histoire, notre vécu qu'on veut transmettre par notre message – qui véhicule beaucoup d'espoir –, notre façon de faire, de faire adhérer les gens à notre musique. Puis, il y a le fait que nous soyons du Mali et que nous sommes partis aux Etats-Unis et un peu partout dans le monde. C'est un peu magique. Nous avons joué un peu partout dans le monde, avec presque tous les grands artistes comme David Gilmour, fait la première partie de Coldplay, des Scissor Sisters, Blur… On a fait beaucoup de choses comme assister au Nobel de la paix de Barack Obama. Il y a eu beaucoup de choses, c'est réellement magique. Et c'est cette magie que nous avons voulu partager avec nos fans à travers cet album. Nous constatons que depuis pas mal d'années, des chanteurs d'Afrique arrivent à se frayer un chemin dans la jungle musicale et faire entendre leur voix. Comment est perçue, selon vous, la musique africaine sur la scène internationale ? Dans le monde, la musique africaine est bien appréciée. En fait, ça dépend des pays. Mais d'une manière générale, elle a une place. En ce qui concerne la musique malienne, on peut dire qu'elle est bien cotée, parce qu'elle s'apparente au blues et au rock aussi. Il y a également beaucoup de musiciens maliens sur la scène musicale mondiale. Si la musique africaine est appréciée, c'est parce que les musiciens africains arrivent à s'adapter et à se hisser au rang des autres. Couple dans la vie, couple sur scène. Est-ce que c'est un plus ? Non. Nous ne pensons pas que ce soit un plus. On est couple dans la vie et dans la scène. Pour nous, il n'y a pas de différence ; pour les autres peut-être, mais c'est la même chose pour nous. On est partout, à la maison ensemble et sur scène également, pour chanter et faire bouger les gens. Dans la vie, on fait tout ensemble : voyages, sorties… On se concerte en tout. C'est une histoire de concertation. On peut avoir de bonnes idées et les mettre ensemble pour faire une bonne cuisine et nous trouvons ça bien.