La cote de popularité du Premier ministre britannique, Tony Blair, a baissé de deux points en septembre, entraînant dans son sillage le Parti travailliste (- 4 points), désormais talonné par le Parti libéral-démocrate dans les intentions de vote, selon un sondage publié hier. Seuls 31% des personnes interrogées par l'institut YouGov pour le quotidien Daily Telegraph (droite) ont aujourd'hui l'intention de voter en faveur du Parti travailliste, dépassé d'une longueur par les Conservateurs (32%, -5 points) et menacé par les Libéraux-Démocrates (30%, + 10 points). La progression impressionnante du parti mené par Charles Kennedy est sans doute due en partie à la magistrale victoire de sa candidate la semaine passée lors d'une élection législative partielle à Londres, dans la circonscription de Brent-East, un bastion du Labour. Lors de ce scrutin, la candidate libérale-démocrate, âgée d'à peine 29 ans, a amélioré de 29% le score de son parti par rapport aux législatives de 2001. Si Tony Blair est encore la personnalité qui ferait le meilleur Premier ministre, selon 28% (- 2 points) des personnes interrogées, l'écart diminue avec Charles Kennedy (21%, +3 points), alors que le leader du Parti conservateur, Lain Duncan Smith, est désormais en troisième position (18%, -1 point). Plus gênant pour Tony Blair qui s'apprête à affronter dimanche le Congrès annuel de son parti, à Bournemouth, lors de retrouvailles avec la base travailliste, qui pourraient s'avérer houleuses, 71% des personnes interrogées par YouGov estiment que globalement, depuis 2001, son gouvernement n'a pas été honnête. Le mécontentement est également patent au sein des rangs travaillistes, selon une enquête d'opinion du quotidien de gauche Guardian auprès de 108 députés Labour (sur un total de 409). Parmi ces parlementaires travaillistes, pas moins de 24 sont en faveur d'un départ immédiat de Tony Blair, alors que 25 autres veulent qu'il cède sa place de manièrevolontaire, avant ou après les prochaines législatives, prévues en 2006 au plus tard.