Les habitants de la cité Bois-des-Pins, Hydra, ne sont prêts à se remettre de leur cauchemar qui hante leur quotidien. Hier encore, tôt le matin, vers 6h30, des affrontements ont eu lieu et ont duré jusqu'à la fin de la matinée. Au bout de quelques heures, le quartier s'est transformé en un véritable champ de bataille. Selon les témoignages des citoyens, la police a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. Bilan : 4 arrestations et une vingtaine de blessés du côté des citoyens. “On est en guerre et on ne sait pas ce qu'ils (les policiers) veulent. Nous sommes dans un Etat de non-droit et personne ne se soucie de ce qui se passe ici”, déclarent plusieurs locataires de cette cité. Il est 12h, tapantes, les éléments de NetCom de l'APC d'Hydra s'activent à déblayer les gravas qui jonchent le sol. L'immeuble G de la cité était encore assiégé par les policiers et la brigade anti-émeute qui ont occupé le couloir et la terrasse ainsi que les cages d'escaliers. Portes d'entrée fracassées, vitres brisées, briques, balles en caoutchouc, douilles et autres projectiles traînent encore sur les lieux. La peur se lisait dans les yeux des habitants de cet immeuble dont les demeures ont été “violées”. “Lorsqu'on s'introduit chez les gens à 6h30 du matin, sans mandat de perquisition, qu'on se fait malmener et qu'on nous menace d'embarquer tout le monde, il s'agit de violation de domicile et d'abus de pouvoir”, s'indigne une dame. Sa voisine en colère, s'écrie : “C'est la deuxième fois qu'on défonce ma porte d'entrée pourtant nous ne sommes que des femmes qui vivons ici. Ils ont osé nous appeler par nos noms une par une et ils nous ont menacé de nous embarquer. On ne comprend rien à ce qui se passe, ils disent en vouloir aux meneurs pourtant et ils attaquent les femmes.” Selon les témoignages, les policiers ont d'abord cassé l'œil de bœuf des portes d'entrée avant de les défoncer à coup de bélier. Le domicile de M. Mehani Abdelgahani, interpellé jeudi dernier, dont le dossier devait être étudié hier au tribunal correctionnel de Bir-Mourad-Raïs, a été défoncé alors qu'il était vide. Les compteurs d'électricité, les cages d'ascenseurs et les boîtes aux lettres ont été complètement saccagés. Même le courrier des locataires a été déchiré. “On nous a insultés et ils ont fait des gestes dont la pudeur m'empêche de relater”, s'irrite une autre dame. Les habitants de la cité Bois-des-Pins se battent depuis début juillet dernier contre le saccage d'un espace vert dont des arbres centenaires ont été abattus pour les besoins de la construction d'un parking.