En droite ligne de son combat pour le changement du système politique, le RCD ne veut nullement s'inscrire dans la lutte des clans et préfère plutôt s'investir dans “une alternative de rupture”. “Les manœuvres en cours qui voient les clans se déchirer dans un système mafieux ne doivent en aucune façon distraire les élans patriotiques qui s'expriment quotidiennement dans les revendications sociales ou politiques alternatives. L'Algérie a déjà connu de nombreuses situations où des clans se sont affrontés sans que notre peuple n'ait pu, par la suite, exercer son droit à l'autodétermination”, explique le RCD, dans les résolutions sanctionnant son conseil national tenu le 14 octobre à Alger. Son analyse de la situation politique du pays est sans appel : pour se maintenir au pouvoir, les dirigeants actuels se sont fourvoyés dans “une stratégie d'involution nationale” marquée par des décisions politiques participant d'“une volonté de fermeture et de soumission de la scène nationale” mais aussi par “l'entretien d'un patronat dominé par l'économie de bazar”, l'élaboration d'une loi de finances digne des périodes de “guerre”. Sur le plan international, les tenants du régime “s'égarent entre un activisme diplomatique par lequel ils veulent vendre un projet de réformes et une solidarité sans faille avec les dictateurs de Khartoum, Tripoli, Sanaâ, Téhéran, Damas…” “L'Algérie de Novembre et de la Soummam a vocation à jouer d'autres rôles que ceux de sous-traitant de la lutte antiterroriste et de Police des frontières de l'émigration clandestine”, s'étrangle le RCD. Pour le parti de Saïd Sadi donc, il n'y a aucune volonté de changement chez les dirigeants qui, contre vents et marées, maintiennent le pays dans un statu quo intenable. “Les manœuvres politiques du pouvoir attestent de la permanence de deux invariants dans le système algérien : le DRS contrôle toujours l'essentiel de la décision politique et aucune perspective d'ouverture ne figure dans l'agenda officiel”, analyse le parti de Saïd Sadi. Et parce que les services sont toujours maîtres du jeu politique, la participation du RCD aux prochaines consultations électorales est des plus hypothétiques. “L'omnipotence du DRS se dévoilant dans le sectarisme de l'administration et la partialité de la justice, laisse présager une année électorale 2012 au cours de laquelle les scrutins seront une réédition des opérations de distribution des quotas”, prévient le RCD. Et d'ajouter : “Comme les tergiversations qui accompagnent l'ouverture audiovisuelle, les hésitations du pouvoir en matière de surveillance internationale massive et qualifiée trahissent une tendance lourde dans un système qui a transformé les institutions en matrice de prébendes où l'opposition démocratique se voit assigner un rôle d'alibi de la pluralité.” Face à un tel blocage, la solution est dans “le changement de système politique pour la satisfaction des revendications qui ont mené à l'indépendance confisquée de notre pays”. Arab Chih kimau 16-10-2011 11:15