À compter de demain et jusqu'au 5 décembre prochain, la Cinémathèque algérienne abritera les Journées du film engagé, un pré-festival, en attendant l'année 2012 -qui sera marquée par les festivités du cinquantenaire de l'indépendance-, durant laquelle les organisateurs de ce festival, promettent une “très grande édition”. Zahira Yahi, commissaire du Festival international du cinéma d'Alger, et Ahmed Bédjaoui, président d'honneur de cette manifestation, ont tenu, hier matin à la Cinémathèque d'Alger, une conférence de presse, durant laquelle ils ont présenté les différentes articulations de l'édition 2011, qui démarre demain soir, avec la projection du documentaire, De Gaulle et la bombe de Larbi Benchiha. Les deux intervenants ont indiqué que pour cette année, il sera question de Journées du film engagé, une sorte de pré-festival, en attendant de mettre en place les orientations que prendrait cet évènement annuel, qui aspire à prendre en charge la notion de l'engagement, dans son sens le plus large. “Nous n'avons pas la prétention de faire un festival, nous sommes en train de rôder la formule. L'objectif est de lancer quelque chose. À terme, on veut faire un festival international”, a soutenu Ahmed Bédjaoui. Pourtant, même si les organisateurs ont insisté sur “la modestie” de cette édition, il y a lieu de rappeler qu'en prélude à ce festival, l'Algérie a accueilli la star hollywoodienne, Oliver Stone, pour une visite de trois jours. Mme Yahi a également signalé que cet évènement a été institutionnalisé en 2009 (lors du deuxième Festival culturel panafricain d'Alger), comme étant un festival international, et pour que le terme engagement puisse figurer sur son intitulé, il faudrait modifier le décret, ce qui sera fait prochainement. “L'édition 2012 sera une très grande édition”, a affirmé M. Bédjaoui. Et pour cause, elle coïncidera avec les festivités du cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Ces Journées du cinéma engagé seront marquées par la projection de dix-huit films, notamment Ecuador de Jacques Sarasin (Suisse), Territoire perdu de Pierre-Yves Vandeweerd (Belgique), la Fin de la pauvreté ? de Philippe Diaz, et Namibia de Richard Burnett (USA). Au programme également, deux focus sur le cinéma féminin palestinien, et la projection de trois films d'Oliver Stone, à savoir Commandante, Persona non grata et South of the border (projeté à la Cinémathèque en présence du cinéaste, le 19 novembre dernier). C'est Poussières de vie de Rachid Bouchareb qui sera projeté à la clôture. Des débats seront organisés avec les réalisateurs à l'issue (ou au lendemain) de chaque projection, puisque tous les cinéastes viendront présenter leurs films, mis à part Rachid Bouchareb, pris par d'autres engagements, et Oliver Stone qui avait avancé sa venue. “La programmation obéit à des critères d'excellent. Il y a cinéma et engagé dans l'intitulé, c'est-à-dire le contenu et l'aspect technique”, a appuyé Mme Yahi. Ces journées du film engagé interrogent la notion de l'engagement sous ses différentes formes, en présentant une cinématographie qui prend charge plusieurs déclinaisons de ce concept : l'écologie, l'enfance, les femmes, et bien évidemment l'engagement politique. Pour Ahmed Bédjaoui, “l'engagement est en train de renaître. Les films sont d'une actualité brulante”, parce qu'ils renvoient à des “questions humaines”. Par ailleurs, questionnés à propos de la non-présence de films arabes ou de films qui rendent compte du Printemps arabe, les responsables du festival international du cinéma d'Alger ont expliqué que c'était “pour ne pas gêner le festival d'Oran du film arabe (FOFA)”, dédié au cinéma arabe et qui est prévu du 15 au 22 décembre 2011. De plus, Ahmed Bédjaoui a considéré qu'il n'y avait pas encore de films qui traitent du Printemps arabe. Sara Kharfi