La réunion qu'ils avaient promise au chef de l'état a été annulée à constantine La déroute des “redresseurs” Cent cinquante associations proches de Abdelaziz Bouteflika devaient participer à ce regroupement, qui a été ajourné faute d'autorisation émanant de la wilaya. Au président qui passait en revue le carré d'honneur, lundi dernier à Constantine, un redresseur a lancé : “Monsieur le président, nous organiserons ce jeudi un grand rassemblement pour soutenir votre candidature. 150 associations y prendront part !” Jeudi, 12 heures. Centre culturel El-Khalifa de Constantine, heure du rendez-vous promu au président. Devant l'ex-maison Citroën, rien ne présage que les lieux allaient abriter un grand évènement politique impliquant 150 associations et personnalités locales. Dans le hall, seule l'affiche du programme cinématographique de la soirée et une exposition de livres attirent la curiosité des passants. Des 150 associations et personnalités, il n'y a aucune ou peu de traces. Un groupe de redresseurs, dont le nombre ne dépasse pas celui exigé légalement pour constituer une seule association, essaie difficilement, avant de s'éclipser définitivement, d'expliquer aux journalistes présents les origines de ce cafouillage. Pour ces animateurs du mouvement de redressement et des comités de soutien au programme du président, la rencontre est annulée, faute d'autorisation. Ainsi, selon l'un d'entre eux : “Nous avons eu l'autorisation de la salle, mais pas celle de la wilaya parce que le wali est absent.” Pourtant, la veille, mercredi, le wali de Constantine a pris part à la cérémonie d'installation des nouveaux procureurs généraux et président de la cour de Constantine. Ce conclave est un énième flop commercial que réalisent les redresseurs de Constantine. Ces derniers, lors de la dernière visite présidentielle de lundi, ont remis au président de la République une fameuse pétition à travers laquelle 150 associations et personnalités locales lui accordaient leur soutien. Comme pour répondre à ceux qui doutaient des capacités des redresseurs et/ou du président-candidat de réunir autour d'eux autant de monde, ils ont prévu, justement, un grand rassemblement de ces associations et personnalités pour ce jeudi. Une rencontre assimilée à une grande action de marketing politique et dont la promotion a été faite jusqu'aux premières heures du jour J, sans toutefois trouver de preneurs. Un des “redresseurs”, habitué à faire la bonne mise, tout en ouvrant le feu sur les Haïchour, Bouhadja et autre Boukerzaza, ne nous cacha pas son désarroi devant l'échec de ce jeudi et l'ampleur des luttes intestines qui secouent un mouvement déjà en mal de popularité. Faute de meeting, c'est une véritable peur de l'avenir qui s'est installée avant-hier chez les pro-Bouteflika et, justement, le centre culturel El-Khalifa présentait à l'affiche pour la soirée “Peur Bleue”, du réalisateur Renny Harlin. M. K.