Résumé : Comme elle l'avait pressenti, Feriel fut latéralement anéantie par les propos insensibles de sa mère. Cette dernière était venue la chercher et lui avait tenu une conversation des plus insensées, avant de lui ordonner de s'habiller et de quitter les lieux au plus vite. Feriel sentit le remord la gagner en ayant l'impression d'avoir failli à son devoir. Nazim émerge de l'état comateux où l'avait plongé le sédatif. Il avait l'impression d'avoir dormi une éternité. Il tente d'ouvrir les yeux… mais il ne comprenait toujours pas pourquoi il n'y arrivait pas. Il entendit des voix, où plutôt des chuchotements autour de lui. Quelqu'un parlait… une personne pleurait… une femme… Il reconnu d'instinct la voix de sa mère… celle d'un homme… le médecin ! Nazim se rappelle alors … l'accident, l'explosion, le feu… les douleurs qu'il ressentait encore et qui traversaient son corps et son esprit telles des flammes ravageuses. Le médecin parlait de lui. “Nous ne pouvons faire mieux pour le moment…Le temps nous renseignera davantage sur les initiatives à entamer plus tard”. Nazim tente encore d'ouvrir ses yeux. Il porte la main à son visage et quelqu'un vint tout près de lui : - Patience. Nous allons enlever les pansements de tes yeux dans un moment. Ne t'agite pas ainsi Nazim. Le jeune homme tendit une main et sentit tout de suite une autre main prendre la sienne. - Je suis là mon fils. Nazim serre très fort la main de sa mère. Il la sentait si affligée, si triste. Est-il aussi mal au point que ça... ? Encore sous l'effet du sédatif, il ne pouvait parler. Ses mâchoires étaient serrées et il sentait un goût amer dans la bouche. Il entendit quelqu'un d'autre pénétrer dans sa chambre, puis déposer quelque chose à son chevet. Il comprit au cliquetis du matériel que c'était l'infirmière qui venait pour lui ôter les pansements. Il pourra enfin regarder autour de lui. Quelques minutes plus tard, il est débarrassé des bandes à gaze et des disques qui enserraient ses paupières. Mais il sentait encore comme des milliers de brûlures sur son visage. - Essaye de soulever tes paupières jeune homme. La voix du médecin était ferme et autoritaire, mais enrobée d'une trace d'inquiétude. Nazim soulève une paupière et fut tout de suite ébloui par la lumière. Il referme immédiatement son œil, mais le médecin le rassure : - La lumière te fait mal… cela va s'apaiser tout de suite. Essaye encore… Cette fois-ci Nazim réussira à ouvrir les deux yeux. Mais quelque chose le gênait encore. Un voile se dressa devant lui… Un voile opaque. Il battit des mains et sa mère vint tout de suite auprès de lui : - Cela se dissipera dans un moment, lance le docteur qui tentait de le rassurer. - Il est encore agité. - C'est tout à fait normal dans son état. Nous allons l'aider à revenir parmi nous… n'est-ce pas Nazim ? Le jeune homme tentait encore de rouvrir ses yeux… une fois, deux fois. La troisième sera la bonne. Il put distinguer enfin quelque chose : Un fond blanc qui reflétait une lumière : c'était le plafond ! Il rabaisse ses yeux et découvre cette fois-ci une porte qui lui faisait face et un homme en blouse blanche. Ce dernier lui sourit : - Bienvenu Nazim… Je suis Nabil… Nazim jette un coup d'œil sur le côté et rencontre enfin le regard de sa mère. Il sentit des larmes piquer ses yeux… Cela lui fait si mal, qu'il fini par les refouler. Sa mère se lève et l'embrasse sur le front : - Grace à Dieu, tu es en vie mon fils. Le médecin s'approche de lui : - Alors comment te sens-tu ? Nazim tente de prononcer quelque chose, mais sa langue refuse de bouger. Le médecin lui serre la main : - Tu es encore trop faible pour parler, mais je peux t'assurer que ton cerveau n'a subit aucun dommage. Il lui prend le pouls puis se penche sur lui pour passer un doigt sur les rougeurs qui entouraient ses yeux. - Je pense aussi que ces cicatrices vont disparaître très rapidement. Il prend une petite lampe de sa poche et examine plus profondément ses pupilles : - Tu n'a pas mal au yeux Nazim ? Le jeune homme fait un signe de négation. - Parfait… c'est très rassurant. (À suivre) Y. H.