La valeur marchande de ces saisies dépasserait les 22 milliards. Les wilayas de Sétif et de Sidi Bel-Abbès viennent en tête avec des saisies ayant atteint 300 000 et 400 000 unités de produits pyrotechniques récupérées. 1 115 000 unités de produits pyrotechniques saisies, c'est le bilan rendu public hier par la Gendarmerie nationale qui a mené, cette semaine, des actions synchronisées à travers plusieurs wilayas du pays. Ce chiffre s'ajoute aux récentes saisies opérées, au mois de décembre 2011, dans les dépôts et autres commerces informels. Selon notre source, ces opérations ont permis de récupérer des lots de pétards à travers 20 wilayas, destinés à la consommation à la veille de la fête du Mawlid Ennabaoui. Ainsi, note-t-on, Sétif vient en tête avec 414 000 pétards saisis, suivie de Sidi Bel-Abbès, Batna, Mila, Médéa, M'sila, Djelfa, El-Oued et Constantine, avec des saisies allant de 25 000 à 85 000 unités. Il faut noter que 140 000 unités avaient été saisies dans les wilayas de Béjaïa, Sétif, Jijel, Batna et Laghouat, durant les premières semaines du mois de janvier 2012. Et bien avant, au mois de décembre 2011, des milliers de produits acheminés par les contrebandiers avaient également été interceptés par les éléments des gardes-frontières à Tlemcen, Tébessa, Guelma et Souk-Ahras. “Ces opérations ont été menées sur les frontières, les voies routières, les chemins de fer, dans les marchés hebdomadaires, les marchés de gros et les étals. Nous avons déployé un dispositif de contrôle et de surveillance spécifique, et avons mis en place des brigades chargées de détecter ces produits dissimulés dans les bagages et les marchandises. Ce qui a permis à nos unités de maîtriser le sujet et de diligenter des enquêtes basées sur le renseignement concernant le convoyage de ces produits dangereux pour la sécurité et la santé publiques”, explique notre source. Ces marchandises inflammables sont généralement importées de Chine et de Dubaï et continuent d'inonder les étals dans les grandes villes, certes, mais la prise de conscience commence à faire son effet, sachant que chaque année les services compétents enregistrent entre 200 et 300 blessés (en majorité des brûlés), et plus de 50 incendies de commerces et de véhicules dus aux pétards et aux fumigènes. Entre ce qui est frauduleusement introduit dans les conteneurs et ce qui est acheminé via la contrebande, il y a lieu de relever les stocks non consommés qui sont mis sur les étals. Le drame réside notamment dans le fait que des mineurs soient “chargés” d'écouler ces marchandises dans les quartiers et cités. Malgré l'appel à la vigilance du ministère de la Santé et des services de sécurité, les trafiquants de produits pyrotechniques continuent de glaner des sommes d'argent colossales et mettent la vie des citoyens en danger. Marché juteux par excellence, le bénéfice net sur un conteneur est estimé à 2,5 milliards de centimes ! Raison pour laquelle un dispositif répressif et combiné est déployé pour que la fête ne se termine pas dans les hôpitaux. Mais à voir les quantités de pétards non encore canalisées, ça promet l'explosion ! F B