Les points de vente de Naftal ont été, hier encore, littéralement pris d'assaut par des citoyens en quête de bonbonnes de gaz butane. C'est le cas au centre d'enfûtage, sis à l'arrière port de Béjaïa, d'où partent quotidiennement quelque 200 camions — entre ceux de Naftal, des sous-traitants — mais aussi des centres de distribution où sont destinées les livraisons. Pourtant, l'arrivée, avant-hier soir vers minuit, du pétrolier en provenance d'Arzew, avec à son bord près de 4 000 tonnes (entre GPL et gaz propane), la tension devrait baisser d'un cran. La commande devra selon le directeur de Naftal qui s'exprimait sur les ondes de radio Soummam, tenir dix jours. Le centre d'enfûtage devrait mettre sur le marché quelque 25 000 bouteilles/jour. Cependant, en raison d'un nouveau BMS, qui annonce de nouvelles intempéries et des neiges à partir de 200 mètres d'altitude à partir d'aujourd'hui — et qui devrait se poursuivre jusqu'à mardi —, d'aucuns craignent un regain de tension. Dans la nuit de vendredi à samedi, des émeutes ont éclaté dans la région de Souk El-Tenine. La police a dû faire usage de gaz lacrymogène pour disperser les jeunes, en quête de bonbonnes de gaz butane pour faire face au froid sibérien. Un froid que n'ont pas hésité à braver des jeunes et des moins jeunes dans la région d'Akbou, lesquels ont passé la nuit au centre de distribution de Naftal à Taharacht. Ils voulaient être les premiers servis lorsque les camions de Naftal arriveront. Il ne s'agit pas seulement des Akbouciens. Ce sont des gens, qui viennent d'un peu partout : d'Ouzellaguen, d'Ighram, de Chemini, de Seddouk, de Béni Djellil, d'Ighil-Ali, etc. Autres victimes du froid, les revendeurs indélicats conventionnés avec Naftal. La direction vient de résilier le contrat de trois ou quatre d'entre eux, tentés par l'appât du gain. On leur reproche de détourner la livraison de sa destination initiale vers le marché noir. La bonbonne de gaz serait cédée en deuxième ou troisième main entre 1 500 et 2 000 DA. M. O