L'Algérie et le Royaume-Uni avancent bien dans leur coopération en matière de gestion des établissements pénitentiaires. Lancé il y a plus de quatre ans, ce partenariat arrive aujourd'hui à maturité, et il s'agira, aujourd'hui, lors d'un séminaire organisé par le ministère de la Justice, d'évaluer le chemin parcouru, les résultats obtenus et de tracer les contours de la stratégie future en matière de gestion des établissements pénitentiaires en Algérie. Lors d'une table ronde, organisée hier par Son Excellence l'ambassadeur britannique en Algérie, Martyn Keith Roper, en compagnie de Andy Barclay, le directeur du projet au sein du Centre international pour les études pénitentiaires, il a été question de la coopération bilatérale et du chemin accompli jusque-là. L'ambassadeur s'est félicité de la coopération “étroite” qui existe entre les deux pays et en veut pour preuve la récente visite, la semaine dernière, de Abdelkader Messahel à Londres. Au sujet de la coopération dans le domaine pénitentiaire, il dira : “Nous sommes très fiers du projet, des quatre années de travail commun, pour aider à la modernisation des prisons en Algérie. Il y a dix ans, la Grande-Bretagne a entamé une réforme de son système pénitentiaire. Il y a quelques années, l'Algérie a décidé de réformer ses prisons. Nous partageons notre expérience avec l'Algérie.” Et de préciser qu'il existe un système international global au niveau des Nations unies qui fixe le cadre de gestion de ces établissements. “C'est la base de toute coopération internationale”, indiquera-t-il. L'ambassadeur dira que, pendant les quatre années de coopération, il y a eu beaucoup de progrès, beaucoup de succès. Pour lui, “ce projet est un grand succès et un exemple de partenariat”. De son côté, Andy Barclay s'est longuement expliqué sur la teneur du partenariat algéro-britannique dans le domaine pénitentiaire. Depuis sa venue en 2007, Andy Barclay a pu visiter plusieurs prisons-pilotes en Algérie, dont des anciens établissements, mais aussi des nouveaux. À ce titre, il estime que l'Algérie a signé les conventions internationales régissant ce domaine et qu'il s'agit de permettre aux gestionnaires de ces établissements de mettre en application ces textes. Toutefois, il précisera que l'Algérie devrait adapter ces textes internationaux à sa réalité. “Nous ne demandons pas aux Algériens de prendre le modèle anglais et de l'appliquer en Algérie.” L'orateur se félicitera de la politique adoptée par le gouvernement algérien en vue de construire de nouvelles prisons répondant aux normes internationales. À ce titre, il citera l'exemple de celle édifiée à Béjaïa et qu'il a visitée la semaine dernière. “Elle est moderne et est gérée selon les normes internationales”, a-t-il souligné, tout en précisant qu'“il y a une très grande différence entre la gestion d'une ancienne prison et d'une prison moderne”. Mais, M. Barclay ne se fait pas d'illusions. “Pour être franc, aucun pays au monde ne peut résoudre le problème de la surpopulation carcérale”, dira-t-il. Il se félicite de l'initiative du gouvernement algérien visant à transformer certaines peines de prison en peines alternatives (travaux d'intérêt général) et estime que cette mesure pourrait contribuer à diminuer le surpeuplement dans les prisons. Par ailleurs, il insistera sur le fait que les standards internationaux ne concernent pas uniquement le volet relatif aux droits de l'Homme et à la dignité des prisonniers. Il concerne, également, la formation du personnel ainsi que du staff dirigeant ces établissements. A B