De plus en plus d'Algériens obtiennent, sans grande difficulté, le visa pour se rendre en France. On est loin de l'épreuve du parcours du combattant, de la longue attente avec au bout, souvent, la désillusion que rencontrent de nombreux demandeurs, il y a quelques années. Au regard des statistiques présentées hier par le consul général de France à Alger lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade à Alger, au lendemain de la visite du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, la délivrance de visas aux Algériens connaît une courbe exponentielle depuis au moins quatre années. Rien qu'en 2011, 227 201 demandes ont été enregistrées et 164 540 visas ont été délivrés, soit 74% de taux de délivrance. En 2010, sur les 200 852 demandes, 137 051 Algériens ont pu obtenir le fameux sésame, soit 69%. En 2009, 138 576 visas ont été délivrés sur un ensemble de 212 089 demandes, soit un taux de délivrance de 66%, un pourcentage en nette augmentation par rapport à 2008 où sur 211 425 demandes, 132 135 visas ont été délivrés, soit un taux de 64,51%. Cette progression dans la délivrance des visas a été rendue possible grâce aux dispositions prises par le consulat pour améliorer l'accueil et faciliter le dépôt des demandes de visa, selon Michel Dejaegher. “En raison des difficultés d'accueil d'un nombre élevé de demandeurs, la collecte des dossiers à Alger, deuxième plus gros service français des visas au monde (après Moscou), a été externalisée et confiée en octobre 2008 à une société de droit algérien (TLS contact)", a affirmé M. Dejaegher. Signe de cette amélioration : rien qu'à Alger, pour le 1er semestre de l'année 2012, une augmentation de demandes de l'ordre de 30% a été relevée à Alger (jusqu'à 1 100 rendez-vous donnés par jour en juin et juillet chez le prestataire). Outre cette amélioration dans l'accueil, les délais de délivrance ont été également réduits puisque 10 jours au maximum sont nécessaires pour le dépôt du dossier. Quant à la délivrance, le demandeur peut espérer obtenir son visa en 8-10 jours en basse saison et trois semaines en pic d'activités. Ajouter à cela des listes simplifiées de justificatifs établies pour les catégories de personnes présentant un faible risque de se maintenir en France à l'expiration du visa demandé, comme les médecins, les avocats, les commerçants, les journalistes, etc. Selon, M. Dejaegher, le taux de refus qui frôlait les 30% en 2008, 2009 et 2010 dépasse tout juste 15% le 1er semestre 2012. Le diplomate, qui tenait à travers ces chiffres à démentir ceux erronés publiés par un quotidien national, a affirmé que la conférence de presse est “une pure coïncidence avec la visite de Fabius". Interrogé par Liberté sur les améliorations attendues dans le cadre de la révision des accords de 1968 qui seront au centre des négociations lors de la prochaine visite du ministre de l'Intérieur Emmanuel Valls, prévue avant la fin de l'année en cours, le diplomate a laissé entendre que “la France souhaitait également une forme de réciprocité dans la délivrance de visas à ses ressortissants". “On demanderait une amélioration du côté algérien", a-t-il dit. “Mais c'est trop tôt sur ce qu'on va mettre sur la table", a-t-il toutefois précisé. Par ailleurs, à une question sur la comparution de certains Algériens devant le consulat à leur retour de France, le consul général a indiqué que cette mesure “permet de repêcher certains dossiers". “Ça nous permet de considérer que la personne est fiable", a-t-il conclu. 4% d'Algériens ont été concernés par la mesure en 2011. KK