“Au FFS, on s'inscrit dans les opérations durables que le pouvoir ne peut faire, lui qui refuse toute démocratisation qui passe inévitablement par la transparence dans la gestion des ressources financières du pays", dira M. Laskri. Le meeting populaire organisé, hier, à Tizi Ouzou, par le FFS, dans le cadre des activités commémoratives de la création de ce parti, a été une nouvelle occasion pour son premier secrétaire national, Ali Laskri, de s'en prendre au gouvernement, à la réconciliation nationale et, comme à son habitude depuis quelque temps, à la presse dont il n'ose pas nommer les titres. “Le pouvoir a voulu travestir la date du 29 septembre, symbolisant la création du FFS, en choisissant cette même date pour faire adopter sa Charte pour la paix et la réconciliation nationale dans l'impunité la plus totale, sans vérité ni justice, mais il n'a pas pu réussir parce que notre parti est resté fidèle à son combat pour les droits de l'Homme, la justice sociale, l'indépendance de la justice et aussi fidèle à ses martyrs de 1963, à ceux qui ont construit le parti et la population avec laquelle il a fait un deal, le seul deal d'ailleurs que notre parti a fait", a déclaré d'emblée, devant une foule qui était loin d'être celle des grands jours, Ali Laskri, qui ne veut décidément plus entendre parler de réconciliation nationale en excluant des militants du FFS tués en 1963. “Il n'y aura pas de réconciliation nationale sans la réhabilitation des anciens de 63 et tous les martyrs de la démocratie depuis 62 à ce jour", a-t-il martelé. Dans ce sillage, Laskri dira que les députés du son parti feront de la lutte pour l'application du statut de martyrs aux anciens de 63 un cheval de bataille. “Nous comptons introduire la question du statut de martyr pour les victimes de 63 au Parlement, nous allons nous battre pour un projet de loi visant à modifier le statut du chahid et du moudjahid pour les y introduire ; on a pris l'engagement de défendre la mémoire de ces plus de 450 martyrs morts pour la continuité des valeurs de Novembre 54 et aussi de tous les martyrs de la démocratie, y compris les disparus." En s'érigeant en défenseur de la liberté d'expression, mais en s'attaquant une nouvelle fois à ce qu'il qualifie d'“une certaine presse" non acquise à sa philosophie, Ali Laskri dirigera ses flèches sur le gouvernement Sellal qu'il qualifie de“gouvernement pompier pour nettoyer et lancer des effets d'annonce". “Le plan d'action du gouvernement ne contient ni chiffres, ni délais, et encore moins d'objectifs sérieux ou de volonté de lutter contre la corruption", lance le conférencier non sans s'interroger sur la nécessité de créer une cour des comptes ou un observatoire contre la corruption qui ne serviront que d'effet d'annonce tant, dit-il convaincu, qu'ils ne peuvent lutter contre la corruption à tous les niveaux. “Au FFS, on s'inscrit dans les opérations durables que le pouvoir ne peut faire, lui qui refuse toute démocratisation qui passe inévitablement par la transparence dans la gestion des ressources financières du pays et sans demander des comptes", dira Laskri qui attend toujours pour voir si, en signe de volonté de lutte contre la corruption, des ministres ou des hauts cadres seront traduits devant la justice algérienne. “On verra s'il y a une justice dans ce pays !", conclut-il sceptique. S L