Placé sous le haut patronage de la ministre de la Culture, le 4e Festival de la musique et de la chanson locale, se tient depuis le 10 et jusqu'au 15 décembre prochain, à Ghardaïa. Placé sous le signe “Vers un parcours musical authentique", le commissaire du Festival, Zoheir Ballalou, estimera que “cet événement a aussi comme objectif la découverte de nouveaux talents et la promotion de la musique locale. Il a également pour mission la promotion du très riche patrimoine matériel et immatériel de cette merveilleuse région, unique au monde de par son architecture et son style urbanistique". C'est en présence d'une foule très nombreuse, massée sur le parvis de la mairie de Ghardaïa, perle architecturale de Fernand Pouillon, que le top de début du 4e festival de la musique et de la chanson locale a été donné lundi soir par un spectacle riche en sons et en couleurs. La célèbre troupe de “zorna" et de “karkabou" de la ville de Ghardaïa, unique en son genre de par ses effets vestimentaires composés de sarouals mozabites et de tuniques en coton, bariolés de couleurs vives et ocres et de motifs locaux, a assuré un spectacle ponctué de détonations de “baroud". L'ouverture officielle a eu lieu au cinéma M'zab, construit au lendemain de l'indépendance du pays et dont l'état de décrépitude et de dégradation avancé devrait faire réagir les responsables locaux à l'effet d'accorder un peu plus de respect à la culture et aux gens qui continuent malgré toutes les vicissitudes, à assurer et garder un souffle culturel et artistique à la région. La soirée a été entamée par la superbe et patriotique chanson “El Hamdoulilah mabqach istêmar fi bladna" d'El Hadj M'hamed El Anka, interprétée par son élève cheikh Ahmed Zaidi, enfant de Ghardaïa qui a grandi et fait ses débuts dans le chaâbi à La Casbah d'Alger. Cette soirée qui a duré plus de trois heures fut entièrement assurée par la chorale et l'orchestre Ebène de la Radio nationale, sous la direction du maestro Abdellah Hakim Lemdani et a été sublime. Pas moins de 21 chansons ont été interprétées. La soirée a été clôturée par la superbe et célèbre chanson mozabite “Lachi Lachi", du groupe Otchiden et son chanteur Djamel Izli. Le public très nombreux, dans une salle archicomble et à moitié constitué de la gent féminine, a été gâté. Il n'a pas été avare d'applaudissements et de youyous qui fusaient de toutes parts. L. K