Un rapport de l'organisation humanitaire Open Society publié mardi dernier révèle que 54 pays ont aidé l'agence de renseignement américain dans la vague de détentions secrètes et d'interrogatoires musclés de suspects qui a suivi les attentats terroristes du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis. Les pays cités dans ce rapport sont situés sur tous les continents de la planète en allant de l'Afghanistan au Zimbabwe et en passant par de nombreux Etats d'Europe comme l'Autriche, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la Finlande, l'Allemagne, l'Irlande, le Royaume Uni ou l'Italie. Selon « Open Society », les 54 gouvernements impliqués dans ce programme ont participé de manière diverse à la chasse aux suspects diligentée par la CIA y compris en accueillant des prisons secrètes sur leur sol, en aidant à la capture et au transport d'individus, en interrogeant, fût-ce sous la torture, des personnes suspectes ou en fournissant des renseignements. Certains de ces pays ont aussi ouvert leur espace aérien à l'occasion de ces vols secrets. Le rapport souligne qu'en « participant à ces opérations, ces gouvernements ont violé le droit sur leur sol et le droit international, et sapé les règles contre la torture" qui est "non seulement illégale et immorale mais aussi inefficace pour obtenir des renseignements fiables". Pour « Open Society » ces gouvernements "ont violé le droit sur leur sol et le droit international" alors que trois pays ont décidé de verser des compensations aux victimes. Ainsi, l'Italie est le seul pays où un tribunal a condamné des responsables pour leur implication dans ces opérations alors que le Canada est le seul Etat à avoir présenté des excuses à une victime . Trois pays -le Canada, l'Australie et le Royaume-Uni- ont versé des indemnités de compensation à plusieurs victimes. Le rapport dénonce également les Etats-Unis qui, dit-il, n'ont enquêté que "de manière limitée" sur les mauvais traitements réservés aux détenus et n'ont engagé aucune poursuite pénale. L'Open Society, créée par le milliardaire juif américain d'origine hongroise George Soros, a pour but de promouvoir la gouvernance démocratique, les droits de l'homme ainsi que des réformes économiques et sociales. A l'échelon local, cette organisation met en œuvre une gamme d'initiatives visant à appuyer la primauté du droit, l'éducation, la santé publique et l'indépendance des médias. De plus, à travers les frontières et les continents, Open Society travaille sur des questions ayant trait à la corruption ou sur d'autres sujets concernant les atteintes aux droits. A.M