Membre du duo KG2, qui s'était illustré à la fin des années 1980 dans le rock, Kamel Mansouri, “réappraît" à Touggourt, et évoque ici son ancienne formation, en se remémorant une époque, marquée par un mouvement musical d'une grande vitalité. Liberté : Comment ont été vos débuts dans la musique ? Kamel Mansouri : J'ai fait mes premiers pas dans la chanson à Bab El-Oued, la cité où je suis né. Influencés, mes amis du quartier et moi, par le rock'n'roll, nous avons alors décidé de fonder un groupe. Mais toutes les tentatives ont été vouées à l'échec, cela par faute de moyens. En 1985, et ne voulant pas y renoncer, j'ai rejoint un groupe de pop amateur de Hussein Dey, qui s'appelait “Méditerranée". Avec cette formation, j'ai animé plusieurs galas sous l'égide du Comité des fêtes de la wilaya d'Alger. Comment s'est faite la rencontre avec votre compère dans le duo, Mohamed Rahali ? C'était grâce aux émissions “Contact" et “Sans pitié", diffusées toutes deux sur les ondes de la radio Chaîne III, que j'ai pu le rencontrer, et former par la suite le duo KG2. On jouait des extraits de chansons, et on avait été accompagnés à la guitare, entre autres, par le chanteur Baaziz. Par la suite, on été contactés par Merzak Allouache pour participer à “Kabsa Chama", puis “Bled Music" avec Aziz Smati. Deux émissions de variétés qui passaient à l'ENTV. Au début des années 1990, j'avais quitté l'Algérie pour m'installer en France, et ça a été la rupture. Vous avez édité deux albums... Effectivement, le premier album est sorti en 1990, et s'intitulait “Hchicha talba maicha", et le deuxième en 2001, et avait pour titre “Oh my lord". Ce dernier opus est venu, faut-il le rappeler, après une tentative de retour sur scène. Par quoi étiez-vous inspirés ? Nous étions inspirés par le contexte sociopolitique de l'époque, vu les crises de chômage et de logement précédant les évènements d'Octobre 1988, qui ont donné naissance au multipartisme et à la liberté d'expression. Que pensez-vous du rock en Algérie, et notamment de sa réalité à l'époque où vous aviez émergé ? Je pense que ce style de musique n'était pas du goût du public. Et de même qu'il y a un rock français et allemand, il y a un rock algérien qui peine à émerger, faute de fans. La preuve est qu'aucun groupe de rock algérien n'avait réussi. A. D.