La présidente Dilma Roussef, a été un des premiers leaders latino-américains à déplorer la mort du président Hugo Chavez. Durant son discours à Brasilia retransmis par la télévision Globo, Dilma, après avoir demandé une minute de silence en hommage au président vénézuélien, a déclaré « qu'à de nombreuses occasions le gouvernement brésilien a eu des désaccords avec le président Hugo, mais aujourd'hui, comme jamais, nous reconnaissons en lui un grand leadership, une perte irréparable et surtout un ami du Brésil, un ami du peuple brésilien ». La présidente Dilma a annulé un voyage en Argentine pour assister aux prochaines funérailles du président Hugo Chavez. L'ex-président Lula a déclaré dans une note divulguée à la presse que c'était avec une grande tristesse qu'il avait appris la mort d'Hugo Chavez. « J'ai eu l'honneur de travailler avec lui pour l'intégration de l'Amérique latine et pour un monde plus juste ». Hugo Chavez, ne fait cependant pas l'unanimité au sein de la classe politique et parmi les chroniqueurs des journaux d'opposition. Ainsi, Cesar Maia, l'ex-maire de Rio sur son compte Twitter ose un parallèle douteux : « Chavez est décédé exactement 60 ans après la mort de Staline. 5 mars 1953 et 5 mars 2013 ». Le journal O Globo, à travers son supplément spécial sur la mort de Chavez, présente un bilan en demi-teinte de la Présidence Chavez.La chroniqueuse Mariana Da Costa souligne que Chavez persécutait les médias indépendants et usait et abusait des emprisonnements. Son autoritarisme, selon elle, aurait entaché son héritage social. Le quotidien Estado de Sao Paulo dans son supplément spécial propose une analyse sobre sur la continuité de la révolution bolivarienne. Un long portrait est réalisé sur le possible successeur du président Hugo Chavez, le pragmatique et très loyal Nicolas Maduro. À l'image de la société vénézuélienne, la figure politique d'Hugo Chavez polarise l'opinion brésilienne. Les sympathisants de droite et du centre reprochent les accointances du gouvernement brésilien avec des dirigeants diabolisés par l'occident. La proximité du Brésil avec le Venezuela ne date pas de la présidence Lula. Son prédécesseur Cardoso avait amorcé un rapprochement pour des raisons purement économiques. Le Venezuela, pays dépendant du pétrole, offrait d'immenses débouchés pour les grandes firmes brésiliennes, notamment celles qui opéraient dans le pétrole et la construction. Le pragmatisme du président Cardoso n'a cependant pas pu rivaliser avec les affinités idéologiques des deux leaders de gauche. Lors des élections de 2002, Chavez avait choisi de soutenir publiquement l'ex-président Lula face au candidat du centre droit. La coopération entre les deux Etats s'intensifiera durant les deux mandats de Lula. Au grand dam des Etats-Unis qui selon le quotidienFolha de Sao Paulo s'étaient opposés à l'achat par le Venezuela de 24 avions de chasse Super-Tucano, dotés d'une technologie américaine et fabriqués par l'Entreprise Brésilienne d'Aéronautique (Embraer). L'éditorialiste Eliane Cantanhêde, au journal Folha de Sao Paulo, se risque à comparer les styles et les leaderships de Lula et Chavez. Le projet bolivarien n'ayant, selon la journaliste, emporté l'adhésion que de deux pays d'Amérique du Sud, l'Equateur et la Bolivie. La majorité préférant le modèle consensuel et prospère proposé par l'ex-président Lula. De notre correspondant permanent au Brésil, M.C