Si l'imposition du Credoc comme moyen de paiement unique des importations n'a pas permis d'atteindre l'objectif recherché qui était le contrôle de la croissance des importations, il a en revanche eu une conséquence inattendue. La généralisation du crédit documentaire a constitué une forte incitation au renforcement de la spécialisation des banques privées dans un financement du commerce extérieur devenu extraordinairement rentable. Même si aucune information n'est donnée officiellement sur ce sujet très sensible par la Banque d'Algérie, un banquier nous assurait récemment que plus de la moitié du commerce extérieur est aujourd'hui financé par les banques privées. Un résultat qui est généralement attribué à la célérité qui caractérise l'exécution des opérations, argument qui semble avoir séduit beaucoup de clients. Le même banquier estime que le commerce extérieur procure aujourd'hui suivant les établissements “entre 50 et 80% du PNB bancaire". Notre interlocuteur souligne le caractère particulièrement élevé , voire “choquant" des commissions de change prélevées par les banques privées qui atteignent “entre 1et 2% alors que la commission de la Banque d'Algérie ne dépasse pas 0,1%". Des “performances" qui ne sont manifestement pas du goût du régulateur du secteur. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci rappelait en substance voici quelques jours aux banquiers privés que “les agréments leur ont été délivrés pour faire de l'intermédiation bancaire, c'est-à-dire principalement pour collecter l'épargne et financer l'investissement". Affaire à suivre... H. H.