Le Festival de la poésie amazighe en hommage à l'écrivain Mouloud Mammeri, organisé le mois de mars de chaque année par la très active association Adrar n'Fad d'Aït Smaïl, s'est clôturé samedi dans une ambiance conviviale. Pour cette onzième édition, une cinquantaine de poètes se sont relayés durant trois jours, devant un jury composé d'universitaires, pour déclamer leurs poèmes dans les différentes variantes linguistiques de tamazight. Ceci après une présélection à laquelle ont pris part 109 poètes d'une dizaine de wilayas du pays. En plus de la diction poétique, cette manifestation culturelle a vu l'organisation de conférences et d'ateliers d'écriture destinés à vulgariser la pratique de ce genre littéraire. C'est ainsi que Soraya Cherfioui a eu à animer une conférence intitulée “l'étude de la symbolique des figures féminines dans l'Opium et le bâton", et Kahina Flissi s'est penchée sur “la citation proverbiale de Lounis Aït Menguellet". Et comme pour les précédentes éditions, une performance poétique a été animée par Suzanne Gouhot, une inconditionnelle du festival. Pour sa part, Ali Ideflawen, qui a eu l'insigne honneur de parrainer cette édition, a animé un concert, dans la nuit de vendredi à samedi, au cours duquel il a revisité son riche répertoire de chansons engagées. L'auteur de “Berwaguia" a réussi l'espace d'une soirée à retremper un auditoire nombreux dans les forts moments de la lutte démocratique. La manifestation culturelle, devenue au fil du temps un rendez-vous incontournable des férus de la poésie, s'est clôturé samedi avec une remise des prix aux meilleurs poètes. C'est ainsi que Djouaher Md Akli s'est adjugé le premier prix de l'édition, suivi de Mehdi Samira de Tizi Ouzou, alors que le troisième prix a été décerné à Feranni Koceila. D'autres prix d'encouragement ont été également distribués pour l'assiduité, au plus jeune poète, au poète le plus âgé, à la poétesse et au poète d'expression chaouie. Particularité pour cette édition : le prix du poète de la décennie décerné à Benkhelifa Salim de Feraoun (Béjaïa), après une sélection parmi 15 poètes ayant pris part aux éditions précédentes. Par ailleurs, les organisateurs du festival, au-delà de la satisfaction qu'ils ont affichée suite à l'engouement qu'il ne cesse de susciter, n'ont pas manqué de souligner les difficultés auxquelles ils font face. Des difficultés liées à l'absence d'une auberge de jeunes pour accueillir les nombreux invités de chaque édition et l'exiguïté de la maison de jeunes, unique structure qui abrite ce rendez-vous annuel des poètes amazighs. H K