L'Algérie a perdu hier l'une des icônes du mouvement sportif algérien d'avant et après l'Indépendance en 1962. Il s'agit du feu Abdelhamid Kermali qui s'est éteint hier, à Sétif, à l'âge de 82 ans des suites d'une longue maladie. Né le 27 avril 1931 à Akbou (Béjaïa), celui qui a offert le seul titre majeur du football algérien en remportant la Coupe d'Afrique des nations en 1990 a connu une enfance difficile d'autant plus qu'il était l'aîné d'une famille composée de deux frères et une sœur. La mort de son père (Lakhdar, ndlr) va marquer beaucoup l'enfance du cheikh qui va sombrer avec sa famille “dans la misère" avant que Benouada dit Layass et Abdelkader Laklif ne découvrent en lui des talents footballistiques. En 1948 alors qu'il était âgé à peine de 17 ans, il effectue son baptême du feu avec l'USMS (ex-USFMS) qui recevait l'AS Bône. Un match au cours duquel il va se distinguer en inscrivant deux buts. Ses prouesses sur les terrains de foot vont faire de lui quelques temps après un élément indiscutable des Grenats. Au cours de la même année, un colon, vraisemblablement attiré par son talent, lui propose alors l'idée d'aller s'expatrier en France. Une proposition qui emballe Kermali d'autant plus qu'il voulait profiter de cette occasion pour subvenir aux besoins de sa famille. Mais avant d'aller dans l'Hexagone, celui qu'on aimait surnommer “Karboua" allait commettre une erreur qui allait lui coûter cher en allant signer une deuxième licence avec l'USMA ce qui lui a valu une suspension de deux ans. Toutefois, il a fallu attendre la saison 1955-56 pour voir Kermali atterrir chez le club français de Mulhouse. Là, il étala en un laps de temps record tout son talent, ce qui a provoqué du reste les convoitises d'autres équipes plus huppées de cette époque. Finalement, il ira à l'AS Cannes où il évolua aux côtés de feu Mokhtar Aribi avant de rallier l'Olympique Lyonnais où il a réalisé une grande saison. Le 20 avril 1958, il rejoint Tunis avec Aribi, Bouchouk, et Melkhloufi pour former avec d'autres joueurs la glorieuse équipe du FLN. Ce n'est qu'en 1963, qu'il regagna le pays. Il rejoindra aussitôt l'USMS qui racheta son contrat de Lyon. Il se donna à fond avec les Unionistes avant d'aller chez l'autre club Sétifien en l'occurrence l'Entente de Sétif, club avec lequel il ne tarda pas à faire parler de lui dès sa première saison en remportant la Coupe d'Algérie en 1967 en qualité joueur et entraîneur. Avant de quitter l'ESS pour aller prendre en main d'autres équipes, “le sorcier", comme l'appelaient souvent les puristes de la balle ronde en Algérie, donnera au club phare des Hauts-Plateaux une autre dimension grâce notamment au légendaire second souffle sétifien. Il a dirigé également plusieurs équipes algériennes avec notamment un historique passage au MCA ainsi que l'USM Annaba, l'USC, l'ESM, CABBA, HBCL et autre CSC. Ses compétences attirent également des clubs de l'étranger puisque durant sa carrière, il entraîna l'Ittihad Tripoli (Libye), Ras El-Kheïma (Emirats arabes unis) et l'AS Marsa en Tunisie où il est resté durant trois saisons. Il reste cependant que les faits saillants ayant marqué à vie le cheikh durant sa carrière d'entraîneur, c'est d'abord son passage au MCA en 1983, en 1988 et en 1999 année au cours de laquelle il a offert aux Chnaoua un titre de champion d'Algérie alors qu'il avait sous ses ordres des joueurs tels que Saïfi, Laâzizi et autre Sétifien Rahmouni. Il sera appelé en 1990 en pompier pour diriger l'équipe nationale algérienne de football avec laquelle il remporta le seul et unique titre majeur du football algérien, la CAN-1990 avant de connaître une déroute deux ans plus tard à Ziguinchor lors de la CAN-1992 où les verts quittèrent la compétition par la petite porte. Notons enfin qu'en mai 2006, un immense jubilé à la grandeur du défunt a été organisé à Sétif sous le parrainage de son excellence le président de la République Abdelaziz Bouteflika. F. R. Nom Adresse email