Le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, réélu pour un second mandat, a chargé hier, Enrico Letta (46 ans), vice-secrétaire du Parti démocratique (gauche), de former un gouvernement de coalition, qui a accepté cette mission “avec réserve", selon la présidence de la République. Après des consultations marathon avec les différentes forces politiques, Napolitano, qui a fustigé les partis représentés au Parlement pour n'avoir pas pu s'entendre autour d'un exécutif de coalition, lors de son discours d'investiture lundi, a menacé de démissionner si les partis persistaient dans leur “surdité". Le nouveau président du Conseil, Enrico Letta, ancien ministre sous les gouvernements de gauche de Massimo D'Alema, Giuliano Amato et de Romano Prodi, a eu des entretiens avec le chef de l'Etat sur le choix des personnalités formant son équipe gouvernementale, issues de la gauche, de la droite de Silvio Berlusconi, mais aussi du centre droit du président du Conseil sortant, Mario Monti. Il a annoncé, juste après sa nomination, qu'il entamerait dès jeudi les consultations pour la constitution d'un gouvernement “au service du pays". Le programme du nouveau Premier ministre devant être présenté au Parlement pour approbation, et qui s'articule sur un ensemble de réformes politiques et économiques, avait déjà été préparé en mars dernier par 10 experts nommés par Napolitano, pour faire des propositions aux partis représentés au Parlement leur permettant de s'entendre sur un gouvernement. Lors des consultations avec Napolitano, trois partis représentés au Parlement ont déclaré leur ferme rejet d'un gouvernement d'entente entre la gauche et la droite, à savoir le mouvement 5 Etoiles, la Ligue du Nord (allié de Berlusconi) et Gauche, Ecologie et Liberté (allié du Parti démocratique). Berlusconi, dont la coalition est largement en tête des intentions de vote en cas de nouvelles élections législatives, selon les derniers sondages, a indiqué au sortir des consultations avec le chef de l'Etat, la veille, qu'il était en faveur d'un exécutif d'entente “stable et durable", à condition, notamment, qu'il réduirait les taxes imposées par Mario Monti. Selon les analystes, compte tenu de ce vent favorable, Berlusconi pourrait à tout moment faire faux bond au nouveau gouvernement, le contraignant à la démission, et par conséquent, ouvrant la voie à de nouvelles élections lui permettant de revenir au pouvoir. R.I/Agences Nom Adresse email