Durant les années 80, les boulangers étaient obligés de travailler le jour de l'Aïd, sous peine de sanctions, grâce à un calendrier de permanences établi par le chef de daïra, et cela du temps du parti unique. La journée de l'Aïd, dans la région de Bouzeguène (60 km à l'est de Tizi Ouzou), n'a pas dérogé à la tradition. Les Bouzeguénois ont célébré la fête dans la prière, le recueillement, les visites familiales et le traditionnel couscous de légumes et de viande préparé pour la circonstance. Si le rituel de la fête de l'Aïd a été respecté, de nombreux villages ont été privés d'eau durant cette journée, qui a vu de nombreux citoyens recourir aux jerricans. Outre les centaines de foyers qui sont obligés de gérer convenablement leurs stocks d'eau, des mosquées ont carrément mis à mal les fidèles dans l'accomplissement de leurs ablutions et qui sont obligés de trimbaler des bouteilles d'eau. Pas une goutte d'eau dans les robinets, et les citernes sont restées vides. Quelques heures d'eau par jour, tous les quatre jours, ne permettent pas de tenir plus de 48 heures. La gestion de l'eau à Bouzeguène n'en finit pas de provoquer, depuis des années, la colère des villageois qui ne savent plus quoi faire. Ni l'Algérienne des eaux (ADE) ni les responsables de l'administration locale ne semblent préoccupés par la souffrance des foyers en matière d'alimentation en eau. Depuis plusieurs années, les promesses données durant les campagnes électorales par les nombreux candidats aux APC sont aussitôt oubliées, constatent les villageois, qui ne croient plus en l'espoir de jours meilleurs, tant la situation ne cesse de s'aggraver. Les citoyens de Bouzeguène, qui déboursent des centaines de millions de centimes chaque bimestre à la direction de l'ADE de Tizi Ouzou, ne voient aucune amélioration en retour. L'ADE de Bouzeguène, cruellement dépourvue de moyens, n'arrive même pas à colmater les fuites d'eau qui agacent les villageois depuis plusieurs années. Par ailleurs, les dizaines de boulangers qui continuent d'acheter de la farine subventionnée et qui ont décidé, dernièrement, de façon unilatérale, d'augmenter le prix du pain à l'instar des boulangers de toute la wilaya de Tizi Ouzou, ont privé la population de pain durant les journées de l'Aïd. L'on s'interroge sur les défaillances de ceux qui sont censés faire respecter la loi, entre autres les responsables du commerce, de la concurrence et du contrôle des prix. Les habitants de Bouzeguène se rappellent que durant les années 80, les boulangers étaient obligés de travailler le jour de l'Aïd, sous peine de sanctions, grâce à un calendrier de permanences établi par le chef de daïra, et cela du temps du parti unique. C. N. O Nom Adresse email