A la cinquantaine de morts dans les heurts ayant opposés dimanche les partisans du président déchu Mohamed Morsi, sont venues s'ajouter, hier, les sept membres des services de sécurité tués dans les trois attaques terroristes à Ismaïliya et dans le Sinaï. En dépit d'accalmies épisodiques, l'Egypte ne retrouve toujours son calme habituel. En plus des manifestations des partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi, qui se terminent généralement par des heurts sanglants, on enregistre régulièrement des attaques terroristes, notamment dans le Sinaï. Ainsi, le spectre de la violence plane toujours sur l'Egypte, secouée ce dimanche par des manifestations durement réprimées par la police, qui ont fait 51 morts. Hier, trois attentats ont coûté la vie à sept personnes. L'un des attentats, une voiture piégée qui a tué deux personnes devant un commissariat de police à Al-Tur, a été perpétré dans le sud de la péninsule du Sinaï, au cœur des stations balnéaires de la mer Rouge, dont la célèbre Charm El-Cheikh où les touristes sont de retour après une longue absence. A Ismaïliya, sur le canal de Suez, cinq soldats ont été tués par des inconnus qui ont ouvert le feu sur leur patrouille, dans une région qui est le théâtre d'une multiplication des attaques de groupes d'insurgés islamistes, dont certains ont fait allégeance à Al-Qaïda. Dans la nuit de dimanche à lundi, des roquettes tirées par des inconnus ont endommagé l'une des gigantesques antennes d'un centre de communication satellitaire à Maâdi, un quartier huppé du Caire. Dimanche, la répression de la police n'a pas découragé les partisans du président islamiste Mohamed Morsi, qui ont juré d'intensifier leurs manifestations contre le "coup d'Etat". Le bilan est de 51 morts parmi les manifestants. Cette spirale de violence fait redouter non seulement une spirale de vengeances de la part de groupes radicaux mais aussi un enlisement dans la crise économique, au moment même où les pays occidentaux commencent à autoriser de nouveau les tour operators à proposer l'Egypte à leurs clients. L'armée, le gouvernement, la quasi-totalité des médias et une large majorité de la population qualifient désormais les Frères musulmans et les partisans de Mohamed Morsi de "terroristes". Des policiers anti-émeutes et d'autres en civil et armés prenaient ensuite en chasse les pro-Morsi et les tabassaient copieusement, aux côtés de résidents, quand ils parvenaient à les attraper. Alors que le pays est sous état d'urgence depuis le 14 août et que la capitale est soumise à un couvre-feu nocturne et parsemée de barrages de militaires équipés de blindés, le déploiement des troupes était encore plus impressionnant depuis dimanche que d'ordinaire. Et les violences risquent de s'intensifier car l'Alliance pour la démocratie et contre le coup d'Etat, qui rassemble les pro-Morsi sous la houlette des Frères musulmans, a appelé hier "tous les Egyptiens à manifester massivement dans des marches non violentes" contre le "régime insensé, fasciste et oppresseur qui divise le peuple égyptien". M T Nom Adresse email