Ils dénoncent le fait que les engagements pris en 2001, quant à leur relogement, n'aient pas été respectés à ce jour. Près d'une centaine d'habitants, hommes, femmes et enfants, du douar Cheklaloua, ont bloqué, hier matin, le troisième boulevard périphérique près de la station d'essence d'El-Bahia. Les 500 familles du bidonville Cheklaoua ont choisi, cette fois-ci, la rue, pour crier de nouveau leur détresse en direction des autorités. C'est à l'aide de blocs de pierre et de barres en fer que les protestataires ont totalement paralysé le carrefour stratégique de la ville d'Oran. Assis à même le sol, les occupants du bidonville Cheklaoua, adossé au cimetière militaire américain, ont interpellé le nouveau wali d'Oran dans l'espoir qu'il trouve une solution à leur situation, qui empire d'année en année. En plus des conditions de vie misérables et insalubres qui règnent en ces lieux, ils ont dénoncé la pénurie récurrente d'eau, l'inexistence du réseau d'assainissement et le non-raccordement au gaz de ville. "Il suffit d'un orage pour que ce bidonville se transforme en un champ de patates. Les rats partagent avec nous ce bidonville. Ils vont jusqu'à mordre les enfants dans leur sommeil", dénoncera un délégué du douar. Et d'ajouter : "Le P/APC a déclaré qu'il n'y a avait là que des étables de bétail. Nous sommes alors des animaux. Beaucoup de familles installées dans ce douar attendent la concrétisation des engagements des autorités quant au relogement des habitants, et ce, depuis 2001. Il y a eu des dizaines d'opérations de recensement. Aujourd'hui, nous sommes déterminés à bloquer encore la route, jusqu'à l'arrivée du wali en personne." Et d'être relayé par un autre représentant des habitants du bidonville qui lâchera : "Nous sommes des citoyens algériens et nous avons droit à une vie décente. L'année passée, nous avions mené la même action de protestation. Les autorités s'étaient engagées alors à régler la question du relogement dans un délai de 6 mois." Les renforts de la police, qui ont été dépêchés sur les lieux, ont tenté d'ouvrir un dialogue avec les protestataires, en leur proposant de désigner des représentants pour organiser une rencontre avec le wali. Le face-à-face entre les protestataires et les brigades anti-émeutes a duré jusqu'à la fin de la matinée. Dans l'après-midi, le wali s'est engagé, dit-on, à recevoir une délégation de Cheklaoua. Mais cette initiative n'a pas calmé les manifestants qui ont repris de plus belle la protestation avec, cette fois, des pneus brûlés bloquant le troisième boulevard périphérique. Les brigades anti-émeutes sur place se sont efforcées de dégager la route. Pour l'heure, peu d'informations circulent sur d'éventuelles interpellations. D. L Nom Adresse email