Résumé : Camélia s'attaque à son travail et ne s'arrête qu'au milieu de l'après-midi. Hassen n'allait pas tarder à venir la chercher. Quelques instants plus tard, ils étaient dans son véhicule en route vers un restaurant, car ils n'avaient pas déjeuné tous les deux. La jeune fille remarque que son ami ne portait plus son alliance. Il hoche la tête : -Oui... Cet anneau te dérangeait, alors je l'ai enlevé pour notre première sortie... -Mais... Je... je ne savais pas que tu avais pris à cœur ce détail... ? -Tu n'as pas cessé de regarder ma main gauche lors de ta première visite. J'ai compris alors que mon alliance était une entrave pour toi. Elle baisse les yeux et se met à jouer avec sa cuillère, avant de lancer d'une petite voix : -Cet anneau est sacré Hassen. Il représente une union... Une vie conjugale. C'est avec cette alliance qu'on se jure d'être unis pour le meilleur et pour le pire. -Dans mon cas c'est le pire qui se manifeste. -Ne dis donc pas ça... Peut-être que ce n'est pas uniquement ta femme la fautive dans l'échec de ce mariage. -Je ne l'inculpe pas... Je m'en veux plutôt à moi-même... J'ai fais une erreur, et je suis en train d'en assumer les conséquences. -Tu ne m'as pas encore tout dévoilé Hassen... Comment as-tu ensuite fait pour épouser Wassila. Il soupire : -Je t'avais dit qu'elle était venue me rendre visite alors qu'elle était encore en deuil. C'était pour me remercier de tout ce que j'avais fait pour elle. Puis nous sommes sortis quelque temps ensemble. Elle était douce, et timide... J'étais attiré par son air innocent. Elle pleurait souvent en évoquant sa solitude. Elle ne cessa de me répéter qu'elle avait besoin de quelqu'un pour l'épauler et lui réapprendre à vivre. Petit à petit, notre amitié se transforma. Je ressentais un peu plus que de l'amitié pour elle. Elle aussi ne semblait pas insensible envers moi. Elle s'arrangeait toujours pour venir à nos rendez-vous et m'offrait des cadeaux ou me préparait des petits plats succulents. C'était suffisant pour moi... Elle était la femme qu'il me fallait, me dis-je... Pourquoi l'abandonner alors qu'elle avait besoin d'une présence permanente auprès d'elle ? Je décidais de demander sa main. Elle en sera enchantée, et nous nous empressons de célébrer notre mariage. Comme tous les nouveaux couples, nous étions très heureux au début de notre union. Si heureux d'être ensemble et de partager le même toit. Après un mois de congé, je reprends mon travail, et elle le chemin de l'école. Lorsqu'elle m'apprit qu'elle était enceinte, je me sentis l'homme le plus heureux sur Terre. J'allais être papa... Je me sentais comblé par la vie. Que pouvait-il me manquer maintenant ? Le jour où Aimed vint au monde, je n'en croyais pas à mon bonheur. Ce bébé avait resserré les liens existants déjà entre moi et Wassila. Nous étions les heureux parents d'un adorable petit garçon. Je tentais de me rapprocher davantage de ma famille en optant pour un emploi de temps moins chargé. Je n'assurais plus les permanences de nuit. Je faisais mon quart de jour et me libérer le week-end afin de passer plus de temps auprès de Aimed qui grandissait à vue d'œil. Lorsqu'il atteignit ses six mois, je proposais à Wassila de le remettre à ma mère au lieu d'avoir recours à une nourrice. Cette proposition, au lieu de l'enchanter, provoquera chez elle un déluge de protestations et de colère. À ma grande surprise, j'apprends qu'elle n'avait jamais aimé ni apprécié ma mère. Pour elle, Aimed ne sera jamais bien élevé par une femme qui la considérait comme une intruse dans la famille. Pourtant, même si c'était le cas, ma mère et le reste de la famille avaient fini par se rallier à mon choix. Je rétorquais à Wassila qu'il ne fallait pas remuer les cendres du passé. Que maintenant elle était ma femme et la mère de notre enfant... Et que Aimed avait réussi à resserrer tous les liens familiaux. Rien à faire. Cette fois-ci, je découvrais la facette cachée du caractère de ma propre femme. Je n'avais jamais vu Wassila dans un tel état de colère. Ses reproches et ses remontrances me firent tellement mal que je ne pus que me rendre à l'évidence : cette femme ne m'avait pas aimé... Elle voulait juste un compagnon... Juste un homme pour la protéger. Le mariage n'était pour elle qu'un moyen de m'attacher définitivement à elle. Y. H. (À suivre) Nom Adresse email
