Les mesures disciplinaires suivent leur cours, les rattrapages se feront les mardi, samedi et pendant les vacances de printemps, les ponctions salariales seront reversées à ceux qui rattrapent les cours... Autant d'annonces faites par Baba Ahmed. Les accusations mutuelles entre le ministère de l'Education nationale et certains partenaires sociaux se sont multipliées depuis le début de la crise le 26 janvier dernier. Elles se sont poursuivies hier à quelques heures de la relance du dialogue entre les deux parties en présence de représentants de la Fonction publique. Avant de présider cette rencontre tant espérée pour dénouer la crise du secteur, le premier responsable du département de l'Education intervenait sur les ondes de la Chaîne III. À la question de l'animatrice de "l'Invité de la rédaction" sur une éventuelle instrumentalisation de l'école par les grèves cycliques, Baba Ahmed réplique tout de go : "Je suis un technocrate, je ne suis pas un politicien mais je peux dire que les analyses que je fais me démontrent qu'il y a de fortes chances que le mouvement soit un peu politisé et est lié à cause de la conjoncture actuelle." Autrement dit, "la période préélectorale" précise encore le ministre qui "se demande si les grèves cycliques qui bloquent la tutelle ne sont pas provoquées sciemment pour ne pas faire avancer l'école. Fort heureusement, les gens qui sont contre l'intérêt du secteur ne sont pas nombreux". Pour le ministre, "nos enfants sont ‘une amana' entre nos mains. Les instrumentaliser et les utiliser comme menace ou bouclier nous le payerons devant Dieu". Et c'est cette conviction de la tutelle, "de faire valoir l'intérêt des élèves avant toute autre chose" qui a contraint Baba Ahmed à revoir sa démarche sur le dialogue subordonné il y a quelques jours à l'arrêt de la grève. "En concertation avec le Premier ministre, nous avons décidé de relancer le dialogue ce matin (hier, ndlr) dans l'espoir de dégeler cette situation". Les syndicats ont été conviés pour une rencontre au siège de la tutelle pour lire et signer le PV concernant les différents points relatifs à la Fonction publique. "De nouvelles concessions pour dénouer la crise ? Ce n'est pas le cas semble t-il. Nous allons entériner 11 points sur lesquels nous nous sommes déjà concertés. On a beau accepter des demandes mais l'arbitrage de la FP compte car elle a des règles qu'il faudrait que nous ne dépassons pas." Et c'est là le point d'achoppement entre tutelle et syndicats. Ces derniers soulèvent des doléances qui sont en violation avec la réglementation de la FP. Le ministre citera à ce propos des exemples concrets. "Les syndicats réclament des dérogations pour le passage d'un échelon à un autre sur la base de l'ancienneté et sans formation préliminaire pour les grades en voie de disparition, ce qui est contraire aux règles de la FP." Autre revendication irrecevable pour l'invité de la rédaction, concerne la révision du statut particulier des travailleurs. "Le statut a connu plusieurs modifications avec le concours des syndicats dont la dernière remonte à peu avant mon arrivée au secteur. Aujourd'hui, il n'a que 16 mois d'existence et j'ai toujours dit exploitons ce qu'il y a à en tirer. Je peux dire aussi que nous avons eu plusieurs acquis". C'est le cas pour la prime de performance pédagogique de 40% du salaire de base, la médecine du travail, l'intégration des enseignants du primaire... Le rattrapage des cours dépend de l'effort de l'enseignant Abordant le rattrapage des cours perdus, le ministre dira qu'avec "un effort du côté des enseignants, le rattrapage est possible". Il se fera pour les établissements concernés les mardi, samedi et pendant les vacances de printemps. "Les enseignants qui accepteront de rattraper les cours verront leurs ponctions salariales reversées mais pas ceux qui refuseraient". Il dira à ce propos que "ceux qui persévèrent dans le mouvement de grève, les procédures réglementaires seront appliquées, à savoir deux mises en demeure puis le passage devant le conseil de discipline et risque de licenciement". Le seuil des programmes en cas de nécessité ! Farouche opposant à cette formule, le ministre dira que "ce n'est pas le moment de parler du seuil des programmes. Il faut attendre fin avril-début mai et lancer un travail colossal à travers tous les établissements du pays pour voir le taux de cours prodigués et sur la base de ce taux, nous déciderons. Si 90% du programme ont été enseignés, ce seront 90% pour l'examen". M. B Nom Adresse email